Mais qui est Nassuf Siaka, le vidéaste qui retranscrit à merveille l’ambiance du foot d’en bas ?

Mais qui est Nassuf Siaka, le vidéaste qui retranscrit à merveille l’ambiance du foot d’en bas ?

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© Nassuf Siaka

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Par Abdallah Soidri

Publié le

Le jeune créateur de contenus de 19 ans casse les réseaux sociaux avec ses vidéos, des saynètes hilarantes sur la vie de quartier et le foot amateur.

Quiconque a déjà joué dans un club de foot ou disputé des parties dans un city-stade se reconnaît dans les vidéos de Nassuf Siaka. Le jeune créateur de contenu de 19 ans, originaire d’Athis-Mons en région parisienne, s’est fait un nom sur les réseaux sociaux en partageant des saynètes de la vie de quartier, avec un penchant pour les ambiances autour du ballon rond. À la vue de ses sketchs, des souvenirs de matches ou des causeries marquantes se débloquent immédiatement, plongeant les plus vieux d’entre nous dans une heureuse nostalgie et les autres, dont c’est encore le quotidien, dans une réalité plus drôle qu’il n’y paraît avec le recul.

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@n.siaka Vous êtes dès pré-adultes 😂 #pourtoi #fypシ ♬ son original - Nassuf Siaka

Validé par les pros de Ligue 1

Qu’il s’agisse d’imiter l’entraîneur du club du coin ou les différents types d’énergumènes qu’on retrouve dans les city, Nassuf Siaka n’en loupe pas une. Celui qui est aussi étudiant en marketing digital et audiovisuel reproduit avec une justesse à la fois touchante et hilarante les gimmicks, la gestuelle, les tenues et le vocabulaire (qui sont aussi les siens) de ces personnages hauts en couleur qui font le foot dans les quartiers populaires, dont il est originaire.

@n.siaka « Miskine petit au goal » 🤣 #pourtoi #fypシ ♬ son original - Nassuf Siaka

Une authenticité qui plaît. Sur TikTok (195 000 abonnés), Twitter (12 000 followers) et Instagram (30 000 abonnés), sa manière de raconter avec précision et dérision le foot d’en bas est régulièrement louée. Y compris par des joueurs professionnels de Ligue 1 et de Ligue 2 comme Mamadou Sakho ou la jeune pépite du Paris Saint-Germain, le milieu de terrain Warren Zaïre-Emery, touchés par le contenu proposé par le jeune Athégien.

“T’es obligé d’écouter l’entraîneur pour gagner”

Pour ses vidéos, ce fan du FC Barcelone et de Lionel Messi trouve l’inspiration dans sa propre expérience de joueur. À Athis-Mons puis à Villejuif, il a évolué jusqu’en U18 à un assez bon niveau comme milieu de terrain. Suffisamment pour changer de collège et intégrer une classe de sport-études. “Il y avait un truc à faire, mais on ne l’a pas fait. Le niveau n’a pas suivi, rigole-t-il aujourd’hui en regardant dans le rétro un passé pas si lointain. Le manque de confiance en moi, la concurrence, l’attitude à l’école qui m’a pénalisé à un moment : tous ces facteurs ont fait que je n’étais pas au niveau.”

@n.siaka Version officiel 😂 #pourtoi #fypシ ♬ son original - Nassuf Siaka

Mais tout n’était pas perdu. Durant cette période, Nassuf Siaka a été une véritable éponge, notamment des discours de ses entraîneurs, un rôle qu’il joue souvent dans ses vidéos. “Quand j’étais au collège, j’avais une chaîne YouTube en cachette. Elle s’appelait ‘Le vrai football’, se souvient-il. Je donnais des conseils pour percer dans le foot. Donc tout ce que mes coaches disaient, je le prenais à cœur. Je les écoutais pour le retranscrire. Quand t’es à fond dans le foot et à ce niveau-là, t’es obligé d’écouter l’entraîneur pour gagner.”

Passion familiale et amour des Comores

Une attitude qui trahit chez lui une véritable passion pour le sport le plus populaire au monde. Un héritage qu’il doit à son père, fan du Bayern et du FC Nantes, qui “regarde du foot tous les jours”. Un amour pour le ballon rond qui se manifeste aussi par celui qu’il porte à l’équipe nationale des Comores. C’est simple, depuis 2014, il n’a loupé aucun match des Cœlacanthes, quitte à “sécher” les cours ou le bac blanc. “J’aime trop mon pays d’origine, clame-t-il fièrement. Je n’aurais pas pu jouer pour l’équipe de France. Même si j’avais le niveau de Mbappé, j’aurais choisi les Comores.”

À défaut d’être devenu un joueur des Veri Piya, Nassuf Siaka a tout de même vécu, à son échelle, des moments de gloire dans le football. Ses meilleurs souvenirs à l’époque où il écumait les pelouses d’Île-de-France impliquent son père, celui qui lui a transmis la fibre footballistique, et sa mère, quand il a inscrit pour la première fois un but devant eux. “Mes parents m’ont vu marquer, c’est fin de carrière.” Dans le foot, peut-être, mais comme créateur de contenu et réalisateur, une de ses autres casquettes, elle vient tout juste de décoller.