Comment ça, il faut 4 000 litres de gasoil pour un match de foot ?

Comment ça, il faut 4 000 litres de gasoil pour un match de foot ?

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© Dan Mullan / GETTY IMAGES EUROPE / Getty Images via AFP

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Par Abdallah Soidri

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Pendant le dernier OM-PSG, Enedis a organisé un happening pour sensibiliser le public sur l’immense consommation en gasoil des groupes électrogènes lors des matches de foot.

On est presque à la demi-heure de jeu dans le choc de la 25e journée de Ligue 1 entre l’OM et le PSG quand Lionel Messi permet à Paris de mener 2-0 au Stade Vélodrome. Juste avant son but et pendant sa célébration, les panneaux publicitaires qui entourent la pelouse clignotent en noir et blanc. Pas vraiment le genre de choses qu’on remarque, que l’on soit devant notre télé ou dans les gradins, mais pour les employés d’Enedis présents en tribunes ce soir-là, c’est l’événement de la soirée.

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“SOS, branchez-moi”

Le gestionnaire du réseau électrique en France a ciblé le “Classique” du football français et son potentiel d’audience — record d’affluence — pour organiser un happening durant la rencontre. Le clignotement en noir et blanc visible sur le but de Messi est en réalité un message écrit en morse : “SOS, branchez-moi !”

Une opération répétée à plusieurs reprises durant le match, doublée de messages postés en direct et en amont par des influenceurs et d’un spot publicitaire diffusé sur les écrans du stade informant le public de la démarche : “Un événement branché au réseau permet de réduire de 90 % les émissions de CO2 liées au besoin en énergie électrique”, précise un communiqué.

4 000 litres de gasoil pour un match de foot, 300 000 pour un festival

Car aujourd’hui, les grands événements sportifs télévisés et les grands rendez-vous culturels comme les concerts ou les festivals sont d’immenses consommateurs de… diesel pour les groupes électrogènes. Une donnée peu connue du grand public et qu’Enedis a voulu mettre en lumière pendant OM-PSG en branchant le Vélodrome au réseau. “Un seul match de football professionnel retransmis à la télévision consomme 4 000 litres de gasoil”. Et pour un festival, cela peut même atteindre “300 000 litres de gasoil”.

À l’aube des Jeux olympiques et paralympiques de 2024 à Paris, dont il est partenaire, Enedis va poursuivre sa démarche en effectuant le raccordement des grandes enceintes et des sites des JO, mais aussi en collaborant avec le festival Hellfest, dans sa volonté de “décarboner les événements”.

Si la démarche est louable et si les chiffres avancés par Enedis peuvent faire tourner la tête, ils pèsent peu face à ceux des émissions de CO2 générées par le transport aérien des équipes, des athlètes et des artistes pour les rencontres sportives ou les concerts. Un secteur de plus en plus pointé du doigt par les activistes, qui devrait être le prochain gros chantier environnemental des instances et des différents acteurs pour un sport et une culture plus propres.