Un smartphone à 650 balles, sans écran et avec des “piles” : c’est quoi, cet Ai pin ?

Mi pin, mi raisin

Un smartphone à 650 balles, sans écran et avec des “piles” : c’est quoi, cet Ai pin ?

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© Humane/Vimeo

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Par Julie Morvan

Publié le

Le futur du portable dans un… pin’s ?

Ce petit boîtier blanc pourrait remplacer notre smartphone, promet Humane. Cette entreprise américaine cofondée par deux ancien·ne·s d’Apple, Imran Chaudhri et Bethany Bongiorno, vient de dévoiler l’Ai pin, le premier “appareil portable qui utilise une plateforme logicielle conçue pour exploiter toute la puissance de l’intelligence artificielle.” Un pin’s, mais en plus gros, plus lourd, et quand même beaucoup plus fonctionnel — déso, philopinistes qui nous lisent.

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Sur le papier, effectivement, le Ai Pin fait rêver : en un tapotement, une commande vocale ou un geste du doigt, cet outil de 34 grammes se transforme à la fois en assistant vocal, appareil photo et vidéo, de montre, lecteur de musique, agent conversationnel enrichi par l’intelligence artificielle (modèles de langage de Microsoft et OpenAI), traducteur, téléphone portable…

Bref, c’est une belle panoplie de fonctions qui pourraient effectivement remplacer celles dont se charge actuellement notre smartphone. Et plus : l’Ai pin peut aussi résumer en un clin d’œil le long pavé envoyé par votre pote, ou retrouver le code de son immeuble sans avoir à scroller les 10 000 mèmes que vous vous êtes échangés depuis. Pratique.

Introducing Humane Ai Pin from Humane, Inc. on Vimeo.

Pendant une dizaine de minutes, Imran et Bethany, de chez Humane, nous servent une démo plutôt convaincante. Côté technique, le Ai pin fonctionne avec une puce Snapdragon de chez Qualcomm, est équipé d’une caméra ultra-grand angle de 13 mégapixels, d’un haut parleur, de détecteurs de mouvement et de profondeur, d’un “Laser Ink Display”, un laser à projeter sur la paume de sa main, utilise la technologie Bluetooth et peut se clipser à vos fringues — presque comme un vrai pin, quoi — à l’aide d’une broche magnétique. Jusque-là, la promesse d’un couteau suisse technologique est bien tenue.

Le futur du smartphone, vraiment ?

Sauf que sur plusieurs détails, ça bloque. Déjà, comme le révélait The Verge un jour avant la présentation officielle du Ai pin par Humane, il n’y a pas d’écran. Tout est censé se faire de façon “intuitive”, et si besoin est de visualiser quelque chose, on utilise le laser sur la paume de sa main pour se repérer sur un plan, consulter la date, l’heure, le temps qu’il fait ou jeter un œil à son lecteur de musique. La garantie d’une meilleure confidentialité : “il n’y a pas de mot pour l’activer, donc ça n’écoute pas ni n’enregistre en continu”, avance Imran.

Mais la commande vocale n’égale pas non plus celle d’un Siri, Alexa ou d’un Rewind Pendant, un bijou tech similaire : pour activer l’appareil et lui demander quelque chose, il faut le toucher à chaque fois. Un petit tapotement, vous nous direz, ça va, mais quand il faut le reproduire à chaque nouvelle requête, ça devient un peu plus embêtant.

Toujours côté audio, si l’Ai pin permet d’écouter de la musique avec son haut-parleur ou connecté à des écouteurs par Bluetooth, il fait appel au service de streaming Tidal. Quid de nos abonnements Spotify, Deezer ou Apple Music, se demande Futurism ?

Si l’autonomie de l’appareil n’est pas détaillée, on comprend aussi entre les lignes qu’il faudra l’alimenter avec une batterie externe (nommée “battery booster”), à remplacer pour qu’il tienne une journée entière. Humane en fournit deux pour l’achat d’un Ai pin et elles pèsent 20 grammes.

Dernier détail : au prix de 699 dollars (environ 650 euros) doit s’ajouter un abonnement de 24 dollars par mois pour bénéficier de l’opérateur mobile américain T-Mobile, un service de stockage multimédia dans le cloud et l’accès aux modèles de langage basés sur l’intelligence artificielle.

Les précommandes pour le Ai pin seront ouvertes à partir du 16 novembre pour les États-Unis. À voir si cette invention connaîtra un succès commercial. Un tel bouleversement dans les usages technologiques pourrait bien signer l’avènement d’une nouvelle forme d’informatique “ambiante”, comme l’avance Tech Crunch ; une ère où la technologie ne se concentrerait plus dans un appareil précis et matériel, mais se diffuserait au contraire tout autour de nous via un réseau d’appareils divers.