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Trois créateurs français qui ont fait de l’upcycling leur crédo

Trois créateurs français qui ont fait de l’upcycling leur crédo

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© The Blond Cactus

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Par Naomi Clément

Publié le

De Kitesy Martin et ses bijoux recyclés à The Blond Cactus, à l’origine de l’Objet Végétal Vintage, en passant par le label de vêtements Ornement.

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(© The Blond Cactus)

Apparu au milieu des années 1990 avant d’être repris par le livre Cradle to cradle. Créer et recycler à l’infini de William McDonough et Michael Braungart en 2002, l’upcycling est défini comme “l’action de récupérer des matériaux ou des produits dont on n’a plus l’usage afin de les transformer en matériaux ou produits de qualité ou d’utilité supérieures”. S’affirmant comme une solution durable face à la surconsommation de nos sociétés, cette démarche éco-responsable, qui peut apparaître dans des domaines aussi variés que le textile, la décoration ou encore la joaillerie, fait de plus en plus d’adeptes de par le monde, notamment en France, où elle stimule l’inventivité de nombreux créateurs. La preuve par trois.

Kitesy Martin : des bijoux uniques et vintage

Kitesy Martin est l’incarnation de ce que de nombreux médias ont défini comme une “slasher”. À la fois styliste et professeure de yoga (elle est la cofondatrice du concept Humble Warrior), cette Parisienne de 34 ans vient de donner vie à sa propre marque de bijoux : KITESY MARTIN. Une nouvelle entreprise, née de sa passion de longue date pour les bijoux vintage.

“Quasiment tous les bijoux que je porte au quotidien sont vintage : je les trouve en brocantes, ou alors ce sont des bijoux de famille, nous explique-t-elle. Un jour, je racontais à mon copain que beaucoup de filles sur Instagram me demandaient où je les avais achetés. En m’entendant raconter cette histoire, je me suis dit : ‘Pourquoi pas faire une marque qui propose des bijoux chinés ?’ Cette idée est devenue un sujet de conversation quotidien entre nous, et le projet a pris forme petit à petit.”

Kitesy Martin dans son atelier. (© KITESY MARTIN Bijoux)

Lancée fin 2018, KITESY MARTIN propose des pièces uniques faites à partir de chaînes, pendentifs et autres bagues que la créatrice déniche aux puces, en brocante ou encore sur Vinted, et qu’elle assemble ensuite soigneusement dans son atelier en laissant libre cours à son imagination. “Dans l’upcycling, le processus de création est particulier car ce qui donne l’inspiration c’est la matière première, contrairement à la création classique où je pars d’images, d’œuvres d’art ou bien d’un thème qui me donne envie”, analyse-t-elle.

La notion d’écologie est foncièrement au cœur de sa réflexion : en plus de créer à partir de ses trouvailles chinées, Kitesy Martin expédie ses créations dans des packagings biodégradables, et ne livre qu’en France. “Faire voyager un petit bijou par avion serait inadapté, souligne la jeune femme. Finalement, avec KITESY MARTIN, mon envie est de créer comme je l’ai toujours fait dans mon quotidien, c’est-à-dire en recyclant dans le but d’avoir des pièces uniques, tout en passant un message positif sur l’écologie.” Et de conclure :

“L’idée, c’est de montrer qu’on peut se faire plaisir tout en ayant une consommation responsable. Chaque petit pas compte et si je peux aider à ouvrir les yeux sur ce qu’est une consommation responsable, même pendant deux minutes, alors je pense qu’on est sur le bon chemin.”

(© KITESY MARTIN Bijoux)

(© KITESY MARTIN Bijoux)

Ornement, le label qui ressuscite nos vêtements

Fondé par Hugo, responsable image, DA et graphiste, et Baptiste, styliste, directeur créatif et anciennement vendeur (notamment chez Colette), Ornement donne une seconde vie aux vêtements vintage en les réparant, les customisant, et en leur donnant une esthétique contemporaine. Avec des collections en éditions limitées, tantôt composées d’anciens vêtements de l’armée customisés, tantôt de T-shirts patchés avec des gilets de sauvetage d’avion, la marque offre ainsi une alternative intelligente et originale à la fast fashion.

“Après avoir baigné dans l’univers de la mode pendant plusieurs années, on a été particulièrement sensible (comme beaucoup d’autres) à tout l’aspect négatif de l’industrie : le gaspillage, l’absence d’éthique, de transparence… On a eu envie de créer quelque chose qui corresponde à nos goûts et valeurs : une marque spécialisée dans l’upcycling et le vintage”, relate le duo.

(© <a href="https://www.instagram.com/matteoverzini/" target="_blank" rel="noopener">Matteo Verzini</a>/Ornement)

Mais plus qu’une marque de vêtements, Ornement a été pensé comme un véritable label de création globale, au sein duquel les deux associés peuvent expérimenter, développer des projets pluridisciplinaires et collaborer avec d’autres artistes et créateurs qui partagent leur vision. “Au-delà de nos collections, il y a une forte dimension de performance live dans notre travail, détaillent Baptiste et Hugo. On a organisé et participé à différents événements lors desquels on propose des expériences de custom : déconstruction et retouche de vêtements, sérigraphie, dripping de peinture…”

Les deux comparses, qui ont récemment tenu un atelier de customisation à l’occasion de la collaboration entre Nike et Carhartt, s’apprêtent d’ailleurs à ouvrir les portes de Libre Service, une galerie située au 74 rue des Martyrs à Paris, dans laquelle seront organisés différents types d’événements tels que des expositions, des ventes pop-up ou des showrooms. Un moyen d’aller un peu plus loin dans leur idée de label de création globale, et surtout de sensibiliser toujours plus le public à l’importance du recyclage.

(© Matteo Verzini/Ornement)

(© Matteo Verzini/Ornement)

The Blond Cactus, ou l’invention de l’Objet Végétal Vintage

“Rien ne se perd, tout se transforme !”, voilà ce que nous répond Barbara Kratz-Leperlier lorsqu’on lui demande de nous définir sa vision de l’upcycling. Basée à Paris, cette inspirante entrepreneuse a fondé en 2016 la première marque de décoration végétale vintage : The Blond Cactus. Un concept chic et éthique, qui combine la plante à l’objet ancien, et dont l’idée est née il y a trois ans lors d’un emménagement. “Je cherchais à donner du cachet à mon nouvel appartement, que je voulais végétaliser sans contrainte d’entretien”, se souvient Barbara. Elle ajoute :

“Pour mon installation, on m’a offert des cactus dans des pots en plastique marron qui étaient… vraiment trop moches – les pauvres ! Du coup, j’ai décidé de les camoufler grâce à des petits pots en laiton ancien chinés en brocante. Je me suis prise au jeu de la création et j’ai commencé à faire des compositions avec de la vaisselle vintage que je collectionnais mais dont je ne me servais pas vraiment. Les copines ont commencé à passer des commandes, s’est ensuivi une étude de marché, et on connaît la suite !”

(© The Blond Cactus)

La suite, c’est l’ouverture d’une boutique au 17 rue de Crussol, au cœur du 11e arrondissement de Paris, dans laquelle Barbara expose ses créations raffinées, résultant d’une association bien pensée entre une plante et un objet (un vase d’inspiration asiatique, une tasse en porcelaine, une ancienne boîte à bijoux…).

“Tout part du choix de l’objet, auquel il faut ensuite associer la plante la plus harmonieuse possible, décrit-elle. Et pour transmettre la technique complète, on a mis en place des ateliers DIY et la vente de kits pour le faire soi-même à la maison ! Au bar végétal de la boutique, on invite même les clients à participer au montage de leur commande en passant derrière le comptoir.”

De quoi faire naître en nous des envies de re-décoration, d’autant plus que The Blond Cactus s’apprête à élargir l’offre de ses produits. “L’idée à présent, c’est de proposer l’univers global de la maison, avec un positionnement éthique et haut de gamme, exclusivement sur le vintage et le seconde main, annonce Barbara. On vend des fleurs séchées et stabilisées pour l’offre florale durable ; de la vaisselle ancienne pour l’art de la table… Et on travaille actuellement sur notre ligne de linge de maison recyclé !” Vivement.

(© The Blond Cactus)

(© The Blond Cactus)

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