Une saison 2 de The Sandman est loin d’être garantie, et voici pourquoi

Une saison 2 de The Sandman est loin d’être garantie, et voici pourquoi

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Par Delphine Rivet

Publié le

Si tous les espoirs semblaient permis pour un renouvellement de la série, son créateur, Neil Gaiman, a admis que rien n’était encore joué.

The Sandman, l’adaptation pour Netflix des comics éponymes de Neil Gaiman, semble faire l’unanimité depuis son lancement le 5 août dernier. La critique et un public conquis ont même permis à la série de truster la place de numéro 1 des programmes les plus vus sur la plateforme dans le monde entier depuis plus de deux semaines. Avec un tel engouement, on aurait tendance à se dire qu’une saison 2 est acquise. Et pourtant…

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Quand on lui a posé la question sur Twitter, le créateur Neil Gaiman a douché les espoirs des fans : malgré le succès évident de The Sandman, son renouvellement est loin d’être garanti. Car la popularité seule ne suffit pas.

“Parce que The Sandman est une série qui coûte très cher. Et, pour que Netflix nous accorde le budget nécessaire pour une saison supplémentaire, il faut qu’elle marche incroyablement bien. Donc oui, elle a été la série numéro 1 dans le monde ces deux dernières semaines. Mais il se pourrait que ce ne soit toujours pas suffisant.”

Pour n’importe quel diffuseur, que ce soit une plateforme de streaming ou une bonne vieille chaîne de télévision, une série est un produit comme un autre et le ratio dépenses/recettes doit naturellement pencher vers la droite. Une saison de The Sandman coûte cher à produire : on parle de 15 millions de dollars par épisode en moyenne, soit le même budget que Game of Thrones lors de sa saison finale, qui comptait deux fois moins d’épisodes que The Sandman. Un coût astronomique, donc, qu’il va bien falloir amortir avant de commander une suite.

Viralité et binge watching

Les plateformes de streaming ont radicalement changé le game en ce qui concerne l’espérance de vie de leurs séries. Contrairement aux networks, qui font leurs revenus sur les pubs (plus il y a de monde devant leur écran, plus les spots rapportent), Netflix, comme les chaînes câblées (HBO, ou OCS chez nous), vit grâce aux abonnements. Plus sa vitrine est belle, plus ses séries sont virales, et plus cela incite les gens à venir chez elle (et à y rester). Et, à la différence des diffuseurs classiques et de certains de ses concurrents (comme Prime Video ou Disney+), la firme de Reed Hastings sort toujours les séries qu’elle produit par paquets, au lieu du modèle plus traditionnel de l’épisode hebdomadaire.

Si cette dernière option permet aux séries d’avoir une durée de vie plus longue – période pouvant s’étaler sur plusieurs mois de diffusion et pendant laquelle elles peuvent bénéficier du bouche-à-oreille et agrandir leur public en cours de route –, Netflix a considérablement réduit cette fenêtre de tir à son plus strict minimum. Ses mesures d’audience restent toujours aussi troubles, mais on sait que le service de streaming mesure la popularité de ses programmes sur deux critères : la viralité et le “taux de complétion”. Pour faire simple, une série va être jugée sur sa popularité dans le monde sur les trente premiers jours après son lancement et le nombre d’heures de visionnage cumulées dans ce laps de temps.

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“C’est valable pour nous aussi. À l’époque des mesures Nielsen [un organisme américain qui compte les parts d’audience, ndlr], la seule chose qui importait pour les chaînes, c’était qui (et combien de personnes) regardait. Maintenant, les streamers veulent savoir si les gens regardent et vont au bout de leur visionnage.”

Si vous comptiez donc prendre votre temps pour savourer la saison 1 de The Sandman, on a une mauvaise nouvelle pour vous : pour Netflix, c’est comme si vous portiez une cape d’invisibilité. Ici, le binge watching est roi. Le double épisode, qui rassemble les histoires “A Dream of a Thousand Cats” et “Calliope”, sorti le 19 août dernier, a remis quelques pièces dans la machine. Mais c’est seulement au bout de la fatidique période des trente premiers jours après son lancement que The Sandman sera fixée sur son sort. Et si d’aventure cela ne suffisait pas, Neil Gaiman n’exclut pas d’aller voir ailleurs. La série étant produite par le studio Warner Bros., elle pourrait peut-être trouver refuge chez l’une de ses succursales, HBO. On en saura évidemment plus sur l’avenir de The Sandman dans quelques jours. En attendant, comme le préconisait Neil Gaiman, revoir la saison 1 et inciter d’autres gens à la regarder dans les prochains jours ne peut certainement pas faire de mal.

La saison 1 de The Sandman, composée de onze épisodes, est disponible sur Netflix.