Netflix aimerait que ses abonné·e·s arrêtent de fantasmer sur Ted Bundy

Netflix aimerait que ses abonné·e·s arrêtent de fantasmer sur Ted Bundy

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Par Delphine Rivet

Publié le

Ce moment gênant où des gens se mettent à trouver sexy un serial killer qui a avoué avoir tué, et parfois violé, une trentaine de femmes dans les années 1970.

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Ce 24 janvier, Netflix lançait sur sa plateforme le docu-série en quatre épisodes Ted Bundy : autoportrait d’un tueur. La biographie s’appuie sur des enregistrements glaçants du plus célèbre des serial killers et revient, avec force détails, sur son modus operandi, ses multiples cavales et le nombre de ses victimes qui n’a jamais pu être officiellement établi. Il a confessé une trentaine de meurtres, on lui en prêterait en réalité une centaine.

Mais Ted Bundy, qui a enlevé, parfois violé, et assassiné des femmes, dont certains de leurs cadavres montraient des signes d’agressions sexuelles post-mortem, semble faire l’objet d’une fascination assez morbide. Alors, quand des abonné·e·s Netflix ont commencé à s’emballer devant Ted Bundy : autoportrait d’un tueur et à le déclarer “sexy” ou encore “hot”, le compte Twitter de la firme a tenu à mettre les points sur les i (et à la première personne) :

“J’ai vu que ça parlait beaucoup du supposé sex-appeal de Ted Bundy et je voudrais gentiment rappeler qu’il y a littéralement des MILLIERS de mecs sexy sur la plateforme – la plupart d’entre eux n’étant pas des tueurs en série.”

On se félicite que Netflix ressente le malaise de la situation et y réagisse de façon appropriée. D’autant plus que, quelques semaines plus tôt, le compte Instagram de la plateforme créait un mème, émanant de la série You et renvoyant un message de “victim-blaming”. Le héros controversé de la série, Joe, joué par Penn Badgley, a également fait tourner les têtes sur les réseaux sociaux. Ce stalker doublé d’un tueur est moins fictif qu’on ne le souhaiterait, et des crimes du même ordre (dont les femmes sont les premières victimes) ont bien lieu dans la vie réelle.

De son vivant, Ted Bundy, que les médias décrivaient comme “séduisant”, avait aussi sa horde de groupies, comme chaque serial killer. Aujourd’hui, avec le docu-série Ted Bundy : autoportrait d’un tueur, c’est un tout nouveau public, plus jeune, qui découvre les atrocités commises par le tueur et avec lui, son lot d’admirateurs et admiratrices. En parallèle, la promo du film Extremely Wicked, Shockingly Evil and Vile, qui retrace également le parcours de Bundy, continue de brouiller les signaux : le meurtrier est en effet incarné par Zac Efron, qui s’est fait connaître en devenant un sex-symbol pour adolescent·e·s.