Narcos: Mexico s’achève sur une saison 3 réussie mais peu surprenante

Narcos: Mexico s’achève sur une saison 3 réussie mais peu surprenante

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Par Farah El Amraoui

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Le spin-off de Narcos, consacré aux trafiquants de la ville de Mexico, se conclut après trois saisons de bons et loyaux services.

L’un des plus grands succès de Netflix est sa série phare Narcos, qui mettait en scène le personnage emblématique de Pablo Escobar. Son spin-off, un peu plus confidentiel, est d’autant plus intéressant à suivre qu’à certains moments, il s’avère plus réussi. En introduisant le personnage d’Andrea Nuñez (Luisa Rubino), journaliste de La Voz comme narratrice, la volonté de se démarquer semble être le mot d’ordre de cette troisième saison. Après les deux précédentes livraisons tournant autour du personnage de Félix Gallardo, désormais sous les verrous, Narcos: Mexico se concentre sur un personnage auparavant secondaire, qui réussit à surprendre par son ascension subtile, Amado (José María Yazpik).

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Malgré la volonté d’en faire l’élément principal de la saison, fort est de constater qu’Amado est beaucoup moins charismatique que son prédécesseur, parfois même assez fade. Cette saison de Narcos: Mexico manque d’un personnage fort comme Félix Gallardo, interprété par le magnétique Diego Luna pendant deux saisons. L’acteur étant très occupé ailleurs, notamment à tourner la série Stars Wars, Andor, dont il tient le rôle principal, il n’est pas revenu pour cette ultime saison. 

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Outre Amado, cette saison est aussi portée par la famille Arellano – Benjamin, Enedina et Ramon – mais aussi par le cartel du Sinaloa et le fameux El Chapo, dépeint comme plutôt insignifiant et pas vraiment malin. Autre personnage, El Mayo, trafiquant adepte des bateaux de pêche, qui peut paraître discret mais qui va se montrer plus dangereux que jamais quand on le cherche. Cette panoplie de personnages explosifs permet de ne pas s’ennuyer complètement mais n’arrive cependant pas à combler un scénario plutôt faible et qui tourne en rond. En dessous des précédentes, cette ultime saison parvient à conserver un rythme qui lui permet de ne pas complètement s’effondrer.

La qualité de la photographie et de la mise en scène sont, quant à elles, toujours autant au rendez-vous. Nous retiendrons la fameuse scène de l’épisode 3, réalisée par Wagner Moura, l’interprète de Pablo Escobar dans Narcos. Cette fusillade marquante est orchestrée de plans aux couleurs rétro avec en fond, “Enjoy The Silence” de Depeche Mode, pour symboliser le début des embrouilles et la fin des ententes entre cartels.

La ville de Mexico est plus belle que jamais avec des plans qui se concentrent sur le centre, à Tijuana, dans l’État du Sinaloa, mais aussi à Ciudad Juárez. C’est dans ce lieu que va se passer une intrigue pour le moins différente de ce que l’on avait l’habitude de voir dans la série et qui relate une histoire vraie. Ciudad Juárez a été et est encore le théâtre de plusieurs disparitions et meurtres de jeunes femmes mexicaines, dont les corps sont jetés dans le désert. Narcos aborde cette terrible affaire avec l’introduction d’un policier, Victor. Si cette intrigue semble un peu décousue du reste de l’histoire, elle permet de sauver une saison qui risquait de beaucoup trop tourner en rond avant de se conclure.

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Pour en revenir à l’ADN de Narcos et son spin-off, ces ultimes épisodes permettent aussi de plonger dans les profondeurs de la corruption et de la politique du Mexique. La liberté d’expression est symbolisée par le média fictif La Voz. Il prouve combien la vérité est difficile faire éclater et les journalistes risquent leur vie pour la mettre au jour. La réussite de Narcos: Mexico ne tient pas seulement au charisme de ses personnages, au demeurant plutôt détestables et dont la représentation à l’écran pourraient déranger les populations concernées. Non, sa véritable force vient de sa transposition de faits réels et sa façon d’exposer la vérité sur la présence de ces narcotrafiquants et leur impactsur le quotidien des habitant·e·s. Cela se reflète à travers les nombreuses fusillades où beaucoup d’innocent·e·s perdent la vie, comme lors de l’assassinat du Cardinal Posada en 1993, qui avait secoué le pays.

On regrette que Narcos : Mexico s’achève ici. D’autres personnages secondaires ou tertiaires méritaient une saison, comme le très discret El Mayo ou encore El Chapo. A voir donc si Netflix a mis un point final à la franchise Narcos, où si la plateforme nous réserve des surprises, comme un futur spin-off. Car la guerre que mène les narcotrafiquants est mondiale et évidemment toujours d’actualité. 

L’intégrale de Narcos : Mexico est disponible sur Netflix.