Big Mouth croque l’amour à pleines dents dans une saison 5 irrésistible

Big Mouth croque l’amour à pleines dents dans une saison 5 irrésistible

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Par Adrien Delage

Publié le

Cette année, les kids de la série animée traversent une crise de jalousie et croisent le chemin des papillons de l'amour.

Après Sex Education, la meilleure série de Netflix sur la puberté et la sexualité adolescente fait son grand retour. Les kids libidineux et surexcités de Big Mouth continuent de découvrir leurs pulsions et de résister (ou non) à leurs désirs dans une saison 5 marquée par l’arrivée des papillons de l’amour (ou Lovebugs), des petits insectes cousins des Hormone Monsters qui symbolisent la passion amoureuse et le romantisme. Andrew, Nick, Jessi, Jay, Lola et le reste de la bande grandissent et après avoir été confrontés aux poils pubiens et aux premières menstruations, ils doivent désormais faire face à leurs émotions explosives et pas toujours jouissives, du chagrin d’amour à la jalousie en passant par la friendzone.

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Cette année, les personnages de Big Mouth se montrent plus vulnérables et déjantés que jamais. Andrew doit surpasser son envie de masturbation chronique, Nick prendre son courage à deux mains pour avouer ses sentiments à Jessi, Jay et Lola se réconcilier après leur dispute, pendant que Missy s’élève contre le patriarcat au collège et que des monstres maléfiques sont de retour pour donner des idées noires à nos jeunes héros. Heureusement, ils pourront toujours compter sur Maurice, Connie et le vieux Rick pour retrouver le droit chemin d’une adolescence plus sereine et d’une sexualité épanouie.

Jalousie quand tu nous tiens

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Après quatre saisons de haut niveau, on ne peut que saluer le talent de Nick Kroll et Andrew Goldberg pour rester drôles et créatifs avec Big Mouth. La série continue de grandir avec ses personnages, qui se posent désormais des questions allant au-delà de leur sexualité et de la puberté. La bande du collège new-yorkais doit jongler avec des sentiments inconnus et un peu effrayants, toujours dérivés de leurs désirs et pulsions profondes mais qui vont les suivre toute leur vie : l’amour, la jalousie ou encore l’injustice.

Big Mouth poursuit son travail pédagogique saupoudré d’humour avec l’introduction de nouvelles allégories existentielles incarnées par des créatures aussi tendres que barrées : le retour du Shame Wizard qui veut absolument faire régner la terreur au milieu des cœurs brisés et des menstruations incontrôlées, l’arrivée des papillons de l’amour qui sont finalement assez démunis en cas d’échec ou encore les célèbres Hormones Monsters qui permettent d’explorer le spectre de la sexualité de leurs petits protégés. Cette saison, la série animée se penche ainsi sur la bisexualité de Jay, la pansexualité d’Ali et des thèmes aussi frappants mais tout aussi quotidiens, telle que l’amitié hétérosexuelle entre genres différents.

La saison 5 est aussi la plus sombre de toutes. Parfois, de façon assez drôle, comme Andrew qui s’improvise stalker façon Joe Goldberg de You pour montrer les dérives de la drague vers le harcèlement. Le héros de la série animée, relégué à un second rôle dans cette saison 5, fait toutefois preuve de sagesse dans les derniers épisodes qui valident son ascension et son évolution vers une forme de maturité précoce.

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À l’inverse, Big Mouth prend un tournant plus grave avec Nick, qui devient cruel et froid après le rejet de ses sentiments à l’égard d’une certaine personne. Le comportement agressif de ce dernier traduit en réalité des sentiments très humains, comme le chagrin et la déception, qui poussent parfois les hommes à adopter des attitudes toxiques voire misogynes. Nick est loin d’être un incel, mais la série s’attaque clairement au sujet des hommes célibataires qui en viennent à haïr et se montrer violents envers les femmes à cause d’un sentiment de rejet.

Pour une fois, Big Mouth semble dépasser le cadre du dessin animé pour enfants et s’adresser très clairement à une cible plus âgée, presque adulte. Elle s’empare de sujets sociaux voire politiques des États-Unis, mais garde malgré tout son humour décapant et son imaginaire coloré, à base de chansons épiques et de ballets hypnotiques. On remarque également l’arrivée (timide) de quelques nouveaux personnages dont Walter et Sonya, les papillons de l’amour pas toujours de bons conseils, qui soulignent bien qu’en amour tout est une question de feeling et non d’une logique irréprochable ou d’une quelconque recette magique. Mais difficiles pour ces nouveaux venus de rivaliser avec le charisme implacable de Connie et Maurice, qui restent les vraies stars de la série animée (et surtout les plus drôles).

Les cinq saisons de Big Mouth sont disponibles en intégralité sur Netflix.