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Les sculptures classiques érodées de Daniel Arsham questionnent le temps qui passe

Les sculptures classiques érodées de Daniel Arsham questionnent le temps qui passe

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© Daniel Arsham

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Par Lise Lanot

Publié le

La galerie Perrotin expose des Vénus et autres célèbres statues, érodées par le travail de l'artiste américain.

Daniel Arsham utilise sa pratique artistique pour interroger le temps qui passe, rendre hommage au passé, laisser sa trace dans le présent et interroger le futur. Jusqu’à l’arrivée du printemps, il expose à la galerie Perrotin “Paris, 3020”, une série de sculptures imprégnée par ces questionnements relatifs au passage du temps. Les pièces présentées sont des répliques de sculptures classiques bien connues, telles que le Moïse assis de Michel-Ange ou la Vénus de Milo.

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Dans la continuité de sa démarche d’“archéologique fictive” entamée il y a plus de dix ans, l’artiste a imaginé un “compte rendu fictif du passé”. Avec la collaboration de l’atelier de moulage de la Réunion des musées nationaux et du Grand Palais, Daniel Arsham a “reproduit les chefs-d’œuvre des plus grands musées d’Europe”, grâce aux moulages “de certaines œuvres les plus symboliques des collections du musée du Louvre à Paris, du musée de l’Acropole à Athènes, du Kunsthistorisches Museum à Vienne et de la basilique San Pietro in Vincoli de Rome”, spécifie la galerie Perrotin.

“Blue Calcite Eroded Moses”, 2019. (© Daniel Arsham/Perrotin/Photo de Claire Dorn)

Ces répliques de sculptures classiques, moulées dans du ciment de gypse, ont cependant connu un sort bien particulier entre les mains de l’artiste : “des érosions individuelles ont été pratiquées sur la surface du ciment […] en hommage aux techniques des sculpteurs de la Renaissance”, avant que l’artiste américain n’applique son procédé de cristallisation. Les statues sont présentées comme rongées par un mal qui les humanise.

Au sein de la galerie, les œuvres ne perdent pas de leur superbe malgré les détériorations subies – en théorie par le temps, en pratique par Daniel Arsham – et sont exposées selon les “stratégies scénographiques du musée traditionnel”, sur des socles, éclairées au néon et présentées dans des pièces en enfilade. Aux côtés de ses sculptures, l’artiste présente une série de dessins d’étude, ayant servi à la conception de ces œuvres en trois dimensions. Au croisement des pratiques artistiques et des époques, Daniel Arsham propose au public une visite contrastée, entre admiration pure et interrogation.

“Blue Calcite Eroded Venus of Milo”, 2019. (© Daniel Arsham/Perrotin)

“Rose Quartz Eroded Hamadryade”, 2019. (© Daniel Arsham/Perrotin/Photo de Tanguy Beurdeley)

Vue de l’exposition “Paris, 3020”, visible à la galerie Perrotin. (© Daniel Arsham/Perrotin/Photo de Claire Dorn)

Vue de l’exposition “Paris, 3020”, visible à la galerie Perrotin. (© Daniel Arsham/Perrotin/Photo de Claire Dorn)

“Portrait de Daniel Arsham dans son studio”. (© Daniel Arsham/Perrotin/Photo de Guillaume Ziccarelli)

“Paris, 3020”, de Daniel Arsham est exposée à la galerie Perrotin jusqu’au 21 mars 2020.

Konbini, partenaire de la galerie Perrotin.