Pour s’être englués à un Van Gogh, des activistes écologistes condamnés par la justice

Pour s’être englués à un Van Gogh, des activistes écologistes condamnés par la justice

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© Kristian Buus/In Pictures via Getty Images

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Par Lise Lanot

Publié le , modifié le

Selon les activistes de Just Stop Oil, Vincent van Gogh lui-même aurait été d’accord avec leur action de résistance civile.

Deux activistes du groupe militant pour le climat Just Stop Oil ont été reconnu·e·s coupables de dommages sur le cadre d’un tableau de Van Gogh. Exposé à la Courtauld Gallery de Londres, La Crau avec des pêchers en fleurs (1889) devrait faire les frais de réparations à hauteur de 2 000 livres Sterling, rapporte The Guardian.

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Emily Brocklebank, 24 ans, et Louis McKechnie, 22 ans, avaient glué leurs mains au cadre du tableau le 30 juin 2022 afin de protester contre la production de combustibles fossiles. Lors de son procès, ayant eu lieu ce mardi 22 novembre, Emily Brocklebank a affirmé la nécessité d’actions de résistance civile face à des gouvernements, médias et public qui font la sourde oreille : “Quand on manifeste contre quelque chose, simplement parler n’aide en rien. En se gluant [de la sorte], on donne aux médias une histoire qu’ils choisissent de relayer.”

Vincent van Gogh, La Crau avec pêchers en fleurs, 1889. (© Courtauld Gallery)

La juge Neeta Minhas n’a pas été sensible à cet argumentaire (ni à celui de son avocate Francesca Cociani, qui interrogeait la potentielle hausse de valeur de l’œuvre depuis l’action). Elle a requis six semaines de couvre-feu surveillé par bracelet électronique pour Emily Brocklebank (déjà suspendue de son université pour six mois) et trois semaines de détention pour Louis McKechnie, arguant que le cadre “n’est pas dans un état où il peut revenir à son état original”.

“La peinture a une valeur notable, historiquement et artistiquement, et j’estime que le dommage causé est important. Il n’est ni mineur, ni insignifiant, temporaire ou négligeable.” Les deux activistes avaient plaidé non-coupables, avançant que le peintre néerlandais aurait été d’accord avec leur volonté de protéger la nature plutôt que des représentations de la nature.