Sous la lumière fluorescente des néons, Signe Pierce nous entraîne dans son univers décalé, inspiré de la télé-réalité. Armée de son téléphone, elle affirme une démarche artistique forte.
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S’il y a bien une personne qui ne fait pas dans la discrétion, c’est bel et bien Signe Pierce. La photographe américaine se proclame “artiste de la réalité” et puise son inspiration dans la vie réelle. Pour elle, nous sommes tous des stars de notre propre “reality show“, car nous diffusons et partageons toute notre vie sur le Web à l’aide de nos téléphones. “Nous sommes tous des protagonistes de notre propre réalité”, peut-on l’entendre dire dans sa vidéo. À travers ses images, elle souhaite mettre l’accent sur ces artistes qui n’arrivent pas à faire la distinction entre leur vie de tous les jours et leurs métiers.
Fidèle à sa démarche, l’artiste n’hésite pas à faire dans l’excès et ne cesse de surprendre par son style décalé. Pour cela, elle utilise même son propre corps pour se donner en spectacle. En 2015, pour son projet American Reflexxx (voir la vidéo en fin d’article), l’artiste s’était inspirée de “la femme idéale” souvent mise en avant dans les émissions de télé-réalité ou dans les pornos : grande, blonde et vêtue d’une robe courte et moulante. Portant un masque-miroir, qui cache son identité, on la voit déambuler de façon extravagante et lascive dans les rues de Myrtle Beach, une station balnéaire située en Caroline du Sud. Les passants, qui se demandaient si elle était une femme ou un homme, sont allés jusqu’à l’agresser physiquement et verbalement. Elle raconte à Yagg :
“Ça n’avait pas d’importance que, derrière le masque, je sois un homme, une femme, trans, moche ou belle. Je ne voulais pas qu’ils pensent que leur agression était moins justifiée s’ils s’étaient rendu compte que j’étais une femme cisgenre après avoir lancé toutes ces insultes haineuses et ces remarques transphobes sur mon passage.”
Ses photographies sont pour la plupart prises à l’aide de son téléphone sous une lumière de néon pop. Son univers à la fois sombre et coloré, nous plonge dans un monde totalement psychédélique qui s’interroge sur des notions comme le féminisme ou l’altérité de l’identité.