L’image représente le visage d’Anne Frank photoshoppé sur un corps de femme en bikini, accompagnée de : “Ajoutez ça à la liste des raisons pour lesquelles l’Holocauste craint”, en guise de légende. Elle a été publiée le 12 mai dans le Harvard Lampoon, le magazine satirique de la célèbre université américaine, sous le titre : “Partie trop tôt : la technologie de vieillissement virtuelle nous montre à quoi Anne Frank aurait ressemblé si elle n’était pas morte.”
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Le montage fait le tour de Facebook et déclenche un scandale. Quatre jours plus tard, presque 500 étudiants ont signé une pétition exigeant des excuses de la part du journal.
''Sexualizing a victim of genocide'': Harvard magazine apologizes for lewd lampoon of Holocaust icon Anne Frank https://t.co/3OL2a15mwT pic.twitter.com/JrztJdvuyN
— Haaretz.com (@haaretzcom) 15 mai 2019
“Suggérer que la valeur de la vie d’Anne Frank est liée à l’apparence de son corps plutôt qu’à son courage et sa résilience est extrêmement humiliant”, a réagi une étudiante sur Facebook, citée par Buzzfeed News. Une autre qualifie l’image de “pas drôle, haineuse, pédophile et déshumanisante”. Le rabbin qui dirige le centre pour la communauté juive de Harvard a également réagi et assimile cette publication à de l’“antisémitisme apparent” : “C’est la violation sexuelle d’une enfant, qui, dans sa vie, a été soumise au plus horrible des crimes.”
Une culture toxique au Harvard Lampoon
Une pétition a donc été lancée dans la foulée sur le site Change.org, rassemblant quasiment 500 personnes. Elle dénonce la culture du racisme, de la misogynie, de l’élitisme et du bizutage qui sévit au sein du Harvard Lampoon, un journal satirique créé il y a 150 ans.
“Le Lampoon n’est pas juste un groupe d’étudiants qui fait des ‘blagues’. Le Lampoon est une institution ancienne et puissante avec un réseau d’anciens élèves célèbres, des millions de dollars d’actifs, et un château imposant […] au cœur du campus d’Harvard.”
La pétition exige donc que des responsabilités soient prises, ainsi que de la transparence sur ce qui a mené à la publication de cette image et une enquête sur les pratiques “toxiques” du journal. Les éditeurs, de leur côté, promettent qu’ils prendront des actions pour réformer le magazine.