Les dessins d’enfants victimes de la Shoah sont exposés pour la première fois

Les dessins d’enfants victimes de la Shoah sont exposés pour la première fois

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© Maison d’Izieu, collection succession Sabine Zlatin ; © Musée d’art et d’histoire du judaïsme

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Par Konbini avec AFP

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L’exposition, qui rassemble un peu plus de 150 documents des "enfants d’Izieu", est intitulée "Tu te souviendras de moi".

La totalité des dessins des enfants d’Izieu, dont certains n’ont jamais été montrés, sont exposés avec photos et documents d’archives au Musée d’art et d’histoire du judaïsme à Paris, jusqu’au 23 juillet 2023. L’exposition, qui rassemble un peu plus de 150 documents, est intitulée “Tu te souviendras de moi”, expression tirée d’un des mots de ces enfants venus trouver refuge dans la colonie de la maison d’Izieu, dans l’Ain, avant la rafle de 44 enfants juif·ve·s et sept éducateur·rice·s le 6 avril 1944 sur ordre de la Gestapo de Lyon.

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À part “une vingtaine de dessins et lettres, montrés en 2022” au musée-mémorial d’Izieu “et des rouleaux exposés en 2019” par la Bibliothèque nationale de France (BnF), “la plupart n’ont jamais été vus”, souligne auprès de l’AFP Claire Decomps, l’une des commissaires de l’exposition. “La plupart étaient conservés à la BnF”, dépositaire du fonds Sabine Zlatin, du nom de l’ancienne directrice de la colonie absente le jour de la rafle parce qu’elle cherchait un autre refuge dans le Sud, et qui avait récupéré ces documents.

“On a voulu une exposition pas trop pesante, qui s’adresse à des scolaires et qui montre la vie quotidienne – envoi de couvertures, factures de confitures, carnet de compte, bulletins scolaires, etc. – et la solidarité entre les enfants” de la colonie, précise-t-elle. L’autre objectif est d’insister sur le “sauvetage des enfants” : “Ça se termine par une tragédie” avec la rafle du 6 avril 1944, “mais il y a plus de 60 enfants qui sont passés par cette maison et qui ont été sauvés”, explique-t-elle.

Séparés de leurs familles qui fuyaient les persécutions nazies, une centaine d’enfants juif·ve·s sont passé·e·s entre 1943 et 1944 dans cette maison située dans les montagnes du Bugey. Âgé·e·s de 3 à 17 ans, ces jeunes avaient bénéficié d’une parenthèse d’insouciance, avec jeux, activités, et même une classe, grâce à l’aide bienveillante du sous-préfet local. D’autres maisons ont participé au sauvetage des enfants juif·ve·s durant l’Occupation. “Certains des documents ont été lus au procès de l’ancien chef de la Gestapo de Lyon, Klaus Barbie” en 1987, a indiqué Mme Decomps.