Au programme, pour ce mois d’avril 2022 : des expos photo et d’art contemporain qui racontent l’amour, le quotidien et qui questionnent le pouvoir de l’art.
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“Love Songs. Photographies de l’intime” à la Maison européenne de la photographie, à Paris
Comment photographier l’amour ? La question est vaste et, pour tenter d’y répondre, la MEP n’a pas invité une, ni deux, ni trois mais bien quatorze séries photographiques à orner les murs de son établissement.
Série “L’Œil de l’amour”, 1952, collection MEP, Paris. (© René Groebli/Galerie Esther Woerdehoff, Paris)
Son exposition collective fait dialoguer les artistes grâce à des histoires d’amour racontées à différents moments de la relation, immortalisées à différents endroits et différentes époques, du Japon aux États-Unis en passant par la France. On y retrouve les œuvres de Nobuyoshi Araki, Nan Goldin, Sally Mann, Hervé Guibert, Lin Zhipeng (aka No 223) ou encore Collier Schorr.
L’exposition est divisée en deux parties, une Face A (de 1950 à 1980) et une Face B (de 1980 à aujourd’hui), et est accompagnée d’une playlist. Également accrochée, l’exposition “Lovesody” de Motoyuki Daifu vaut grandement le détour ; elle raconte le regard amoureux d’un photographe sur une mère célibataire enceinte de son deuxième enfant.
Jusqu’au 21 août 2022.
Orlan aux Abattoirs de Toulouse
Orlan, Orlan accouche d’elle-m’aime, 1964. (© Adagp, Paris, 2022/Ceysson & Bénétière)
Pour les cinq prochains mois, les Abattoirs dédient à Orlan leurs grands espaces toulousains. Y sera exposée une grande rétrospective de l’artiste française, “subversive et politique, figure incontournable de l’histoire de l’art féministe et performatif”. L’événement, précise le lieu culturel, prend “pour fil rouge la sculpture”, au travers d’une centaine d’œuvres et de documents (dont “des sculptures, son robot, des photographies, des vidéos, des performances”).
Ces œuvres permettent de retracer la carrière d’une artiste qui, depuis les années 1960, “sculpte son corps et son identité”, et forment une réflexion politique : “Orlan s’oppose à la morale, aux déterminismes naturels et sociaux, ainsi qu’à toutes les formes de domination : suprématie masculine, religion, ségrégation culturelle, racisme, etc. À travers sa vie et son art, elle a défendu la liberté plus que tout. Son œuvre éminemment politique nous engage à l’émancipation et à la résistance face aux diktats.”
Du 8 avril au 28 août 2022.
Le festival “Circulation(s)” au Centquatre, à Paris
Le printemps revient et, en même temps, le festival européen dédié à la jeune photographie du Centquatre. Pour sa douzième édition, “Circulation(s)” réveille de nouveau “la vitalité, la créativité et la diversité de l’émergence photographique”.
Pendant deux mois, une trentaine de jeunes artistes originaires des quatre coins de l’Europe exposent leur travail avec, cette année, “une mise en lumière de la scène artistique arménienne”. Le festival vise à faire découvrir de nouveaux talents tout en présentant des visions artistiques différentes selon les pays et les cultures.
© Silvia Rosi
L’événement est en accès libre. “Little Circulation(s)”, un parcours pédagogique parsemé d’activités, est organisé pour les plus jeunes, ainsi qu’un parcours découverte destiné aux 11-15 ans et des studios photo ouverts tous les week-ends.
Jusqu’au 29 mai 2022.
La Saison d’art de Chaumont-sur-Loire
John Grade, Réservoir. (© John Grade/Photo : Eric Sander)
Leurs travaux viennent accompagner les œuvres pérennes qui datent des éditions précédentes et qui peuplent le château, ses écuries, ses granges et ses majestueux jardins. Pour la première fois cette année, une galerie d’art numérique présente également une œuvre créée pour l’occasion et inspirée des fleurs du jardin, signée Quayola.
“Judith Joy-Ross. Photographies 1978-2015” au Bal, à Paris
À 78 ans, la photographe états-unienne Judith Joy Ross profite d’une exposition d’envergure organisée pour la première fois en France. Le Bal expose pour l’occasion des images qui ont “marqué l’histoire de la photographie par leur engagement social et politique”.
Sans titre, Eurana Park, Weatherly, Pennsylvania. (© Judith Joy Ross/Galerie Thomas Zander, Cologne)
Le conservateur de l’exposition, Joshua Chuang, souligne les “préoccupations morales, civiques ou existentielles” qui sous-tendent le travail de la photographe. “Judith Joy Ross se voue essentiellement à ceux qui ne font l’objet d’aucune attention particulière, et ce, parce qu’elle se sent proche d’eux.”
Au M, le magazine du Monde, l’artiste confirmait ces propos, affirmant avoir toujours voulu “changer les choses avec [ses] photos”. “Arrêter les guerres, aider les professeurs, je n’ai jamais réussi. Mais cette illusion est utile, c’est elle qui vous fait avancer.”
Jusqu’au 18 septembre 2022.