Les photos de Boris Camaca offrent une immersion dans un monde parallèle, atemporel, étrange et chatoyant à la fois. Un univers très particulier tissé dans les rêves éveillés du photographe.
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Boris Camaca a découvert son amour pour le travail de laborantin photo durant ses études à l’école des Arts décoratifs de Paris. Les arts plastiques sont, depuis le début, très présents dans sa relation à la photographie. Entre peinture et photo, les compositions pigmentées de Boris Camaca intriguent et fascinent par leur absurdité.
De Barbès à Manet, une source d’inspiration foisonnante
Ayant grandi à Barbès, Boris Camaca a fait de Paris son terrain de jeu. Pigalle, Montmartre, la place de Clichy et le boulevard Rochechouart n’ont jamais cessé de susciter chez le photographe une curiosité débordante. L’animation des rues, l’allure des passants, les détails des tenues mais aussi les façons de se tenir, d’interagir, agissent comme de potentiels déclencheurs d’inspiration pour lui : “Tout ce que je trouve drôle dans une réalité tangible et quotidienne m’inspire beaucoup.”
Si le réel occupe une grande place dans son éveil artistique, l’appétit visuel de Boris Camaca est également stimulé par sa fascination pour la peinture, Courbet et Manet entre autres. Il confie se rendre régulièrement au musée d’Orsay et au Louvre pour revoir et redécouvrir ses peintures préférées.
Aux peintures s’ajoutent les programmes de télévision. En effet, il nous raconte que “le moment téloche” chez ses grands-parents est un rituel qui n’a pas été sans impact dans ses aspirations esthétiques. Ainsi, la richesse de l’univers de Boris Camaca se reflète dans l’hétérogénéité de ses sources d’inspiration : un patrimoine visuel qui se décompose puis se recompose dans chacune de ses images.
De l’amour de l’argentique au numérique
Empreint de son amour pour l’argentique, le développement et le tirage, Boris Camaca nous explique qu’il a d’abord vivement rejeté le numérique. L’attente impatiente de découvrir le résultat lors du processus de développement était pour lui le moment le plus stimulant de sa pratique photographique.
Le résultat qui apparaît progressivement dans le révélateur lui rappelle la sensation que procure le dessin ou la peinture, comme une construction de l’image. Ainsi, le numérique était pour lui radicalement exclu. Le passage au numérique fut pour lui l’aboutissement d’un long cheminement créatif.
Ses compositions et scènes sont semblables à des peintures. Une proximité parfois troublante au premier regard. La pigmentation si particulière combinée aux éclairages étincelants donne aux photos de Boris Camaca de véritables allures oniriques.
Sa palette très personnelle complimente des scènes et décors toujours un tantinet décalés ou assurément absurdes : des images qui peuvent être décomposées en plusieurs parties tellement les détails foisonnent.
Mais cette richesse de la scénographie est le fruit d’un travail d’équipe. Faire face aux contraintes pratiques en équipe et tisser des liens dans des conditions parfois difficiles est pour Boris Camaca une des raisons pour lesquelles il aime faire ce métier : “Pour moi la photographie n’est pas une pratique solitaire.”
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