On sait d’où vient la célèbre et flippante maison du film d’Alfred Hitchcock, Psychose (et sur ses inspirations picturales en général)

On sait d’où vient la célèbre et flippante maison du film d’Alfred Hitchcock, Psychose (et sur ses inspirations picturales en général)

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© Park Circus France

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Par Donnia Ghezlane-Lala

Publié le

D’une peinture ? D’un livre ? D’une photographie ? D’une archive ? D’un catalogue d’architecte ? De la maison de la grand-mère de Hitchcock ?

Au fil de nos pérégrinations sur Twitter/X, on est tombées sur un tweet de Louis Shadwick, un étudiant londonien passionné par le peintre Edward Hopper, dont nous vous avions déjà parlé dans un article sur comment le grand artiste avait appris à peindre. Dans son tweet, le spécialiste fait un parallèle entre deux maisons : celle de House by the Railroad, un tableau réalisé par le maître états-unien en 1925, et celle de Psychose, grand film d’Alfred Hitchock. Il y affirme que la première maison a inspiré directement la première.

Cette comparaison nous a ouvert d’autres portes, débouchant sur la passion qu’avait le réalisateur pour le peintre. La ressemblance entre ces deux maisons n’est pas due au simple hasard : eh oui, Hitchcock était effectivement un fin fan du peintre, et cette réplique quasi identique de la bâtisse ne vient pas de nulle part. “Je suis hanté par les intérieurs citadins, sans savoir pourquoi… Peut-être pour tenter d’embrasser l’universel, la ville entière et non seulement certaines parties, certains détails”, disait le réalisateur, dont les propos ont été rapportés par le Grand Palais, mentionnant aussi ces deux maisons “au toit mansardé, de style Second Empire américain”.

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“Hitchcock s’est inspiré du travail de Hopper en même temps que de son esthétique. […] Dans Fenêtre sur cour, les scènes observées ainsi que les personnages nous rappellent fortement les œuvres de l’artiste”, présente le DVD La Toile blanche d’Edward Hopper. Et en effet, dans Fenêtre sur cour, de nombreuses scènes d’intérieurs sont inspirées des toiles de Hopper, comme Room in Brooklyn (1932), Night Windows (1928) ou Hotel Room (1931).

Le regard de Hopper est celui “des choses qu’il ne dit pas” sur le contexte, “du moment avant que quelque chose ne se passe ou après, jamais le moment de l’action”, “des moments de contemplation”, analysait, dans une interview de la Criterion Collection, Robert F. Boyle, décorateur pour les films La Mort aux trousses et Les Oiseaux. Ce dernier rapproche la démarche du peintre de celle des intrigues et du suspense de Hitchcock.

Et à propos de la fameuse maison qui a inspiré celle de Psychose, dont nous vous parlions au début de cet article, sachez qu’elle continue de servir de référence – grâce à Hitchcock ou non – à d’autres artistes. En témoignent celle du film Géant de George Stevens et celle de La Famille Addams. Ou cette œuvre intitulée Transitional Object (PsychoBarn), de Cornelia Parker, qui l’a également recréée à l’identique, dans tout ce qu’elle a de “Bien et de Mal”.