Yahoo devient Altaba, son PDG Marissa Mayer démissionne

Yahoo devient Altaba, son PDG Marissa Mayer démissionne

À l’issue de son rachat par Verizon, Yahoo – ou ce qu’il en reste – deviendra Altaba, tandis que sa PDG Marissa Mayer quittera ses fonctions. 

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Finalement, l’agonie prendra bien fin. Malgré deux piratages d’ampleur inédite dans le monde de la sécurité informatique et un scandale concernant ses liens bien trop étroits avec les services de renseignement américains, Yahoo s’apprête bel et bien à être racheté par le géant américain des télécommunications Verizon pour 4,8 milliards de dollars. Selon un document transmis le 9 janvier aux autorités américaines de régulation financière, qui détaille le plan de Verizon, ce qui restera de la firme après son rachat sera regroupé dans une nouvelle entité, baptisée Altaba. L’actuelle PDG du portail, Marissa Mayer, quittera ses fonctions une fois la transition effectuée.

Triste fin pour l’ancienne étoile de l’Internet devenue naine blanche, totalement dépassée par son ancien concurrent Google. Yahoo, c’est l’Internet à l’ancienne, celui dans lequel AOL fournissait la connexion (avant d’être racheté par Verizon en 2015), Dailymotion concurrençait YouTube, Microsoft régnait sur la messagerie instantanée avec MSN et le réseau social le plus populaire du monde s’appelait MySpace.

Dix-huit ans d’errance, de plantages et d’occasions manquées plus tard, le portail ferme ses portes et rejoint le cimetière des géants déchus du Web d’antan. Pour Marissa Mayer, ex-star de Google débauchée en 2012, c’est au moins la fin d’un long calvaire. Selon TechCruch, la patronne pourrait occuper un rôle temporaire durant le processus d’acquisition, voire occuper une fonction au sein de la nouvelle entité Altaba, qui fera office de fonds d’investissements technologique.

Un milliard de comptes piratés

Si le rachat de Yahoo par Verizon n’a, au fond, rien d’une surprise (l’entreprise avait joué cartes sur table en l’annonçant en juillet dernier), nombreux étaient ceux qui se demandaient si l’opérateur allait tenir sa promesse de rachat en 2017. Car Yahoo, sur certains aspects, paraît aussi encombrant à démanteler qu’un sous-marin nucléaire de l’armée française. Depuis deux ans, l’entreprise enchaîne les scandales, au point de n’être plus connue que pour cela aux yeux du grand public. En octobre, l’entreprise révélait avoir été victime, en 2014, d’un piratage affectant 500 millions de comptes. Deux mois plus tard, rebelote, Yahoo annonçait qu’un piratage de 2013 avait lui volé un milliard de comptes. Pour la sécurité des systèmes, on repassera.

Déjà fragilisé par ces deux attaques, Yahoo (et Marissa Mayer) ont également eu affaire à un autre scandale, dans lequel ils ne pouvaient cette fois-ci pas se placer en tant que victimes : en octobre dernier, Reuters révélait que l’entreprise avait gentiment laisser les services de renseignements américains (le FBI ou la NSA) installer un programme permettant d’analyser le contenu de tous les emails transitant par ses serveurs et de rapporter tout contenu suspect aux services concernés.

Parallèlement, l’enquête de Reuters révélait que les promesses de chiffrement du contenu faites par l’entreprise n’avaient évidemment pas été tenues. Des scandales à répétition qui ont profondément nui à l’image de l’entreprise, mais qui n’ont pas suffi à dégoûter Verizon. De fait, le nombre d’utilisateurs du service est resté stable, tout comme le cours de l’action. À croire que les utilisateurs n’aiment pas changer leurs habitudes, même quand celles-ci les exposent au vol de leurs données personnelles.