Adam Naas, le nouvel espoir de la pop française

Adam Naas, le nouvel espoir de la pop française

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Par Louis Lepron

Publié le

Rencontre avec le petit nouveau de la pop à la française, en anglais dans le texte.

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24 ans, parisien et autodidacte. Voilà les premières informations à retenir lorsqu’on tombe sur le profil d’Adam Naas. Sa première apparition date de février 2015. Aussitôt connu avec le titre “Fading Away”, ce jeune chanteur n’a pas eu le temps d’étonner par sa voix impressionnante, sa pop rafraîchissante et une identité musicale à cheval entre les Californiens de Rhye et l’Anglais James Blake qu’il a disparu des écrans radars. Un an s’est écoulé et Adam Naas est de retour avec un premier EP, Fading Away.

Adam Naas semble être guidé par l’intuition de sa propre nature. Sa passion pour le chant a débuté très tôt pour une raison à l’apparence simple : 

“C’était quelque chose qui me calmait beaucoup quand j’étais petit. J’avais tendance à être un peu violent et la musique était une manière de m’aider un peu, une sorte d’échappatoire”.

Et d’ajouter : “C’était le seul moment où j’avais l’impression d’être une personne.” Il passe des heures sur 911 Tabs, “son MSN” de l’époque. Sa première claque ? Cinématographique et musicale : il visionne Sister Act 2 et voit pour la première fois la chanteuse Lauryn Hill qui chante, derrière un piano, alors qu’elle n’a que 18 ans, et démontre ses talents vocaux : “Elle m’a fait péter un cable, c’est ma base musicale”.

Au cours de son enfance, la culture musicale d’Adam Naas hésite entre la grande Nina Simone que lui fait écouter inlassablement sa mère et le rap et R’n’B distillés par son grand frère. Ce qui lui fait dire : “J’ai toujours eu de la musique dans les oreilles, et maintenant je ne peux plus ne pas en avoir.”  Et quand on lui demande ce qui l’a poussé à entamer une carrière d’artiste, sa réponse est désarmante : “J’ai toujours pensé qu’il fallait que je pense par là, parce que t’as beau te battre contre ça, tu te sens obligé.”

Il précise :

“Les voix, ça me fait me taper la tête contre le mur, pleurer et rire en même temps, alors, pour ça, je dirais Ella Fitzgerald avec And Her Tears Flowed Like Wine, Wynona Carr, Lauryn Hill, Amy, Brittany Howard de Alabama Shakes, Sam Cooke et Etta James, bien sûr.

L’album Music for Tourists de Chris Garneau est celui que je vais sûrement écouter toute ma vie. James Blake et Alice Boman me font du bien. Et puis Thieves Like Us et GENTS me donnent envie de découvrir la Terre. En fait, il y a tellement d’influences que je ne sais pas s’il y en a vraiment. Tout et rien.”

Un chanteur autodidacte

Dans cette logique, Adam Naas ne prend pas de cours. Il est autodidacte, travaille sa voix sans avoir de chemin musical précis, écoute les Destiny’s Child, fait de la guitare, crée un MySpace, pose sa voix sur des compositions folk, évolue année après année. On lui propose un enregistrement alors qu’il n’a que 16 ans, mais ne sent pas prêt. Le groupe d’amis dont il fait partie lui fait élargir sa palette artistique.

Il s’intéresse au classique, au rap puis à l’électro. Son premier choc sera l’écoute du premier album de James Blake : il y trouve un mélange maîtrisé entre des lignes de chants doucereuses et des arrangements électro. Cette influence, on l’entend dans le premier disque d’Adam Naas, à travers une électro-soul soignée : “Il y a une certaine beauté dans les contrastes”, précise t-il.

Sa manière de composer confine à la simplicité : Adam a en permanence des lignes de chant dans la tête. Il les enregistre “sur [son] portable aux toilettes” puis dans la foulée sur GarageBand afin de les conserver. Pas vraiment de processus d’enregistrement, non.

Lors de la production de l’EP, ce sont Grimes, Kate Bush et Leslie (“parce que ça me parlait, j’aimais bien”) qui retentissent dans ses oreilles. Pas vraiment, non plus, d’idée précise de ce qu’il veut faire. Oui, il a quitté les bancs de sa fac pour se concentrer sur sa musique. Mais Adam Naas représente, déjà, un espoir de la pop à la française.

Et quand on lui demande comment il définirait son projet, il répond :

“Comme mon merveilleux manager dit : ‘We’re all going to die anyway, why do we have to be serious?'”