Venezuela : une Assemblée constituante élue dans un contexte meurtrier

Venezuela : une Assemblée constituante élue dans un contexte meurtrier

Au moins 15 personnes, dont un dirigeant de l’opposition et un candidat à l’élection, ont été tuées en marge du vote du 30 juillet. Au total, ce sont donc près de 130 personnes qui ont perdu la vie au cours des quatre derniers mois de la mobilisation réclamant le départ du président Nicolás Maduro.

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Il s’agissait d’une élection convoquée par le président Maduro. Dimanche 30 juillet, les Vénézuéliens étaient appelés à élire une Assemblée constituante composée de 545 élus, et destinée à “perfectionner” la Constitution du pays promulguée en 1999 par Hugo Chávez, comme le rappelle Le Monde. Cette assemblée, qui commencera à siéger le 2 août, aura tous les pouvoirs pour refonder les institutions et la loi, comme l’expliquait lui-même Nicolás Maduro :

“C’est le grand pouvoir dont nous avons besoin pour mettre de l’ordre au Venezuela. Nous avons besoin d’un pouvoir qui soit au-dessus de ceux qui sabotent le développement du pays.”

Cependant, dès l’annonce de la tenue du scrutin, l’opposition a rapidement appelé à son boycott, arguant que son unique objectif était de donner les pleins pouvoirs au président Maduro. “À travers cette Constituante, [Maduro] veut contourner, voire dissoudre demain l’Assemblée actuelle favorable à l’opposition, pour pouvoir imposer un régime qui lui sera totalement favorable”, explique ainsi un journaliste spécialiste du Venezuela, François-Xavier Freland, à Franceinfo. Le scrutin du 30 juillet a donc entraîné une nouvelle vague de violences dans le pays, qui connaissait déjà de très fortes tensions en raison de la paralysie politique et des pénuries qu’il connaît depuis le mois d’avril.

Un vote sanglant

Au moins 15 personnes ont ainsi trouvé la mort au cours du week-end électoral. Selon Le Figaro, on compterait parmi les victimes deux adolescents de 13 et 17 ans, morts lors d’une manifestation organisée après le scrutin, alors que l’opposition bravait l’interdiction de se rassembler. Dans la nuit de samedi à dimanche, un candidat à l’Assemblée constituante était abattu chez lui. Quelques heures seulement après le début du vote, un dirigeant de l’opposition âgé de 30 ans était tué par balles dans l’État du Sucre.

Selon les chiffres officiels du Conseil national électoral (CNE), près de 8 millions de Vénézuéliens se seraient déplacés aux urnes dimanche 30 juillet, soit 41,5 % de l’électorat. Ces chiffres sont contestés par l’opposition, indique Le Monde.