“On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans”. Et pourtant…
À voir aussi sur Konbini
Le bac tel qu’on le connaît ne sera bientôt plus. Mercredi 14 février, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, présente en conseil des ministres son projet de loi pour réformer le baccalauréat dès 2021, avec pour objectif de faire de cette épreuve non plus la conclusion du cycle secondaire mais une préparation à l’entrée dans l’enseignement supérieur.
Symboliquement, la classe de terminale devrait par conséquent prendre le nom de “classe de maturité”. Quant à l’examen final, il pourrait donc s’agir d’un “oral de maturité”, sur le modèle de ce qui se fait en Italie où l’épreuve de fin de cycle se nomme Maturità.
Ce changement d’appellation est soutenu par Philippe Tournier, à la tête du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-Unsa, qui a déclaré au Huffington Post que le nom actuel était obsolète et ne représentait pas réellement la fonction de la terminale : “Ces noms ne correspondent plus à rien et la terminale n’est le terminus de rien.” Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde.
“18 ans, classe de maturité ? J’en ai 35, j’ai dessiné une bite sur une feuille lundi au boulot”
La nouvelle a rapidement fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux, qui s’en sont donné à cœur joie pour pointer du doigt l’absurdité de ce nouveau nom.
18 ans "classe de maturité"? J'en ai 35, j'ai dessiné une bite sur une feuille lundi au boulot, je l'ai posé sur le bureau de ma directrice et j'ai dit que c'était mon collègue. Il s'est fait pourrir. https://t.co/bGC4s6OnCt
— Diego²² (@nechibou) 14 février 2018
Je suis au lycée, en maturité. Et toi ?
— Loys Bonod (@loysbonod) 13 février 2018
- Moi je suis au collège mais j'entre bientôt en puberté.https://t.co/0fhz8Nti9k
Exclusif. Réforme du lycée et du bac : on se dirige vers un oral et une classe de "maturité" (à la place de la terminale) via @letudiant par @ErwinCanard https://t.co/9AkPHRWLH8 pic.twitter.com/kEOVtnpZDz
— Virginie Bertereau (@vbertereau) 13 février 2018
#Reformedubac : La classe de terminale va s'appeler #classedematurité ...Dans sa logique de sélection, est-ce que le gouvernement a prévu une "classe d'immaturité" pour ceux qui ne seraient pas mûrs à point ? Mûrissez cette idée Monsieur @jmblanquer 😉
— Émilie (@EmilieDeniau) 14 février 2018
Classe de maturité ... En terminale, je détenais le record du rot le plus bruyant du self. Entendu sur 2 étages. La maturité.
— Si Je Résume (@SiJeResume) 14 février 2018
Si on renomme la Terminale "classe de maturité", est-ce à dire que les garçons y accéderont 3 ou 4 ans après les filles ? ?#reformedubac #lycée
— Jean-Charles Geslot (@JChGeslot) 14 février 2018
quid des pédagogistes : un" piscine remplacée par "un milieu aquatique profond standardisé " et créer de la vitesse» signifie «courir», tandis que «traverser l'eau en équilibre horizontal» signifie nager.
— Reinette 47 (@Reinette47) 14 février 2018
en quelle classe es-tu ? je suis en classe de maturité N° 11 !! PTDR !!
Autres idées pour la "classe de maturité" :
— Zali Falcam Farther than the Universe (@Zali_Falcam) 14 février 2018
- Le gymnasium (histoire de se la péter)
- L'année de disruption
- La Coca Cola School of Learning
- La "brainstorm year"
- L'année de Pré-Superioring
- Les limbes du monde des adulte
- La Terrrrrrrminale (obligation de rouler les R)
La classe de Terminale pourrait bientôt s'appeler la "Classe de maturité". pic.twitter.com/k02gJ93KF9
— Fabien Moretto (@FabienMoretto) 14 février 2018
Bonjour, c’est la Saint Valentin et tu es triste d’être seul? Dis-toi que tu aurais pu être déshérité par ton père, enseveli sous un tas de déchets avignonnais et que ta Terminale aurait pu s’appeler « classe de maturité ». Bienvenue dans ce monde.
— Steph Pourquier-Jqn (@StephPqrJcq) 14 février 2018
Non mais sérieux "classe de maturité" la troisième ça va être "classe de la galoche et des bagues" ? https://t.co/e1BLcZmhMA
— Degiordano Didier (@DegiordanoD) 13 février 2018
Au-delà du changement de nom, le nouveau visage du bac
P.Mathiot m'a remis son rapport sur le baccalauréat
— Jean-Michel Blanquer (@jmblanquer) 24 janvier 2018
La concertation s'ouvre & je proposerai une réforme le 14février pic.twitter.com/R1HxnBPCWi
À l’origine de la réforme : Pierre Mathiot, ancien directeur de l’institut d’études politiques (IEP) de Lille, mandaté par le gouvernement pour plancher sur la question. Après avoir auditionné, depuis novembre, syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves, il a rédigé un rapport remis le 24 janvier dernier à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale.
Une consultation en ligne avait également été organisée en décembre dernier. Sur la base de cette dernière et du rapport de M. Mathiot, le ministre doit exposer son projet de loi ce 14 février.
Le plus gros changement réside dans ce qui va constituer l’examen de l’année dite “de maturité”. La notation résiderait en grande partie sur le principe du contrôle continu, avec très peu d’examens dits “finaux”. En effet, il n’y aurait plus que quatre épreuves, deux au printemps sur les matières “majeures” et deux en juin : une épreuve écrite de philo et un “grand oral”, évoqué plus tôt.
L’épreuve orale, d’une demi-heure, représenterait 15 % de la note globale d’après les informations de l’AFP. Cette épreuve devrait concerner plusieurs matières dans le but de croiser les compétences. En face du bachelier, trois examinateurs : l’un issu de son lycée d’origine, un autre extérieur à son établissement et une tierce personne extérieure au corps enseignant.
L’idée qui domine, c’est celle d’un bac plus personnalisé et moins généralisé. Les sections “scientifique”, “économique et social” et “littéraire” devraient par exemple disparaître au profit de matières “majeures” et “mineures”, complétées d’une matière optionnelle, y compris pour les filières technologiques. Des bases de tronc commun subsisteront néanmoins.
Plus de détails devraient être apportés lors d’une conférence de presse, prévue par le ministre à la sortie du conseil des ministres, à 13 heures 30.