La terminale pourrait devenir la “classe de maturité”

La terminale pourrait devenir la “classe de maturité”

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(c) Les Beaux Gosses

“On n’est pas sérieux quand on a dix-sept ans”. Et pourtant…

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Le bac tel qu’on le connaît ne sera bientôt plus. Mercredi 14 février, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, présente en conseil des ministres son projet de loi pour réformer le baccalauréat dès 2021, avec pour objectif de faire de cette épreuve non plus la conclusion du cycle secondaire mais une préparation à l’entrée dans l’enseignement supérieur.

Symboliquement, la classe de terminale devrait par conséquent prendre le nom de “classe de maturité”. Quant à l’examen final, il pourrait donc s’agir d’un “oral de maturité”, sur le modèle de ce qui se fait en Italie où l’épreuve de fin de cycle se nomme Maturità.

Ce changement d’appellation est soutenu par Philippe Tournier, à la tête du syndicat des chefs d’établissement SNPDEN-Unsa, qui a déclaré au Huffington Post que le nom actuel était obsolète et ne représentait pas réellement la fonction de la terminale : “Ces noms ne correspondent plus à rien et la terminale n’est le terminus de rien.” Mais ce n’est pas l’avis de tout le monde.

“18 ans, classe de maturité ? J’en ai 35, j’ai dessiné une bite sur une feuille lundi au boulot”

La nouvelle a rapidement fait réagir les internautes sur les réseaux sociaux, qui s’en sont donné à cœur joie pour pointer du doigt l’absurdité de ce nouveau nom.

Au-delà du changement de nom, le nouveau visage du bac

À l’origine de la réforme : Pierre Mathiot, ancien directeur de l’institut d’études politiques (IEP) de Lille, mandaté par le gouvernement pour plancher sur la question. Après avoir auditionné, depuis novembre, syndicats d’enseignants et associations de parents d’élèves, il a rédigé un rapport remis le 24 janvier dernier à Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale.

Une consultation en ligne avait également été organisée en décembre dernier. Sur la base de cette dernière et du rapport de M. Mathiot, le ministre doit exposer son projet de loi ce 14 février.

Le plus gros changement réside dans ce qui va constituer l’examen de l’année dite “de maturité”. La notation résiderait en grande partie sur le principe du contrôle continu, avec très peu d’examens dits “finaux”. En effet, il n’y aurait plus que quatre épreuves, deux au printemps sur les matières “majeures” et deux en juin : une épreuve écrite de philo et un “grand oral”, évoqué plus tôt.

L’épreuve orale, d’une demi-heure, représenterait 15 % de la note globale d’après les informations de l’AFP. Cette épreuve devrait concerner plusieurs matières dans le but de croiser les compétences. En face du bachelier, trois examinateurs : l’un issu de son lycée d’origine, un autre extérieur à son établissement et une tierce personne extérieure au corps enseignant.

L’idée qui domine, c’est celle d’un bac plus personnalisé et moins généralisé. Les sections “scientifique”, “économique et social” et “littéraire” devraient par exemple disparaître au profit de matières “majeures” et “mineures”, complétées d’une matière optionnelle, y compris pour les filières technologiques. Des bases de tronc commun subsisteront néanmoins.

Plus de détails devraient être apportés lors d’une conférence de presse, prévue par le ministre à la sortie du conseil des ministres, à 13 heures 30.