Malgré son inéligibilité, Berlusconi tire les ficelles des prochaines élections italiennes

Malgré son inéligibilité, Berlusconi tire les ficelles des prochaines élections italiennes

Image :

ROME, ITALY – FEBRUARY 21: Former Italy’s Prime Minister and leader of Forza Italia Party Silvio Berlusconi attends the TV debate show 8 1/2 at LA7 broadcast studios on February 21, 2018 in Rome, Italy. Italy is set to hold a general election to form a new parliament and government on March 4, 2018. (Photo by Alessandra Benedetti – Corbis/Corbis via Getty Images)

J-6 avant les prochaines élections législatives italiennes. Celles-ci pourraient bien marquer le grand retour de Silvio Berlusconi, aka “Il Cavaliere”.

À voir aussi sur Konbini

Silvio Berlusconi est inéligible. Pourtant, il pourrait de facto remporter les élections législatives de ce dimanche 4 mars en Italie, à la faveur d’une alliance (déjà annoncée gagnante) entre son parti (Forza Italia) et deux formations d’extrême droite (la Ligue du Nord et Fratelli d’Italia).

Théoriquement, il est impossible pour le magnat des médias italiens de reprendre la tête du gouvernement, qu’il a occupée pendant près de 10 ans au gré de quatre mandats. Condamné dans une affaire de fraude fiscale en 2013, il est inéligible jusqu’en 2019. Il a toutefois tenté le tout pour le tout en saisissant la Cour européenne des droits de l’homme, qui devrait rendre sa décision dans les mois à venir.

Si la coalition de droite menée par Forza Italia (“Allez l’Italie”, pourrait-on traduire) est donnée favorite, le pays reste divisé. Samedi 24 février, des manifestations d’extrême droite et des rassemblements antifascistes ont été organisés à travers tout le pays.

Omniprésent sur les radios et les télés italiennes, Silvio Berlusconi, 81 ans, fait office de chef d’orchestre de la prochaine élection. Son retour à la politique, après 25 ans de carrière émaillée de scandales, lui a valu d’être surnommé “l’immortel” par ses partisans.

Un Donald Trump européen ?

Le visage figé par les opérations de chirurgie esthétique et le crâne hérissé d’implants capillaires, il répète à l’envi qu’il n’est pas près de partir : “Ce n’est pas facile de trouver un génie, mais comme je vivrai jusqu’à 120 ans, je le trouverai”, a-t-il lancé en parlant de son éventuel futur successeur. Il arrive toutefois que la santé de l’octogénaire le trahisse. Il y a deux ans, il a ainsi dû subir une opération à cœur ouvert.

Son goût pour les jeunes femmes a également failli lui coûter sa carrière politique. Accusé d’avoir fait appel à des prostituées mineures lors de ses célèbres soirées “bunga-bunga”, il a finalement été innocenté par la Cour de cassation dans le cadre de l’affaire du “Rubygate”. L’affaire n’est toutefois pas terminée, l’homme d’affaires milanais étant accusé d’avoir acheté plusieurs témoins dans cette affaire.

Sa personnalité et ses démêlés avec la justice ne sont pas sans rappeler un certain Donald Trump. Le parallèle entre les deux hommes est criant quand on voit comment les scandales du “Cavaliere” ont parfois pour effet d’asseoir sa popularité.

Le quotidien Libération en a compilé certains. Ainsi, en 2006 il a assuré que la Chine de Mao faisait “bouillir des enfants pour servir d’engrais dans les champs”, tandis qu’en 2008 il a qualifié Barack Obama de “jeune, beau et même bronzé”. En 2009, il a suggéré à une étudiante précaire d’épouser un millionnaire, et en 2010 il a déclaré qu’il valait “mieux avoir la passion des belles femmes qu’être gay”.

En Europe, l’élection du 4 mars suscite des inquiétudes. Pour éviter le “pire scénario”, l’Union européenne mise sur un accord entre les familles politiques pro-européennes. Selon Le Point, certains œuvrent en coulisses pour favoriser une alliance entre Silvio Berlusconi et le secrétaire général du Parti démocrate italien (centre gauche), Matteo Renzi.