La faute à la sécheresse exceptionnelle qui frappe la ville, mais aussi à une gestion calamiteuse des ressources en eau.
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Le lac de Bracciano fond à vue d’œil : son niveau est descendu de 1,5 mètre depuis le début de la sécheresse qui frappe l’Italie. Afin de s’alimenter en eau, la capitale italienne y prélève pas moins de 86 000 mètres cubes chaque jour. Un rythme insoutenable qui a déclenché une “catastrophe environnementale”, s’alarme Nicola Zingaretti, le président de la région du Latium. C’est lui qui a décidé du rationnement d’urgence : à partir du 28 juillet, les habitants n’auront donc plus accès à l’eau potable pendant huit heures, et ceci tous les jours, comme le révèle le quotidien italien La Stampa.
“Malheureusement, nous assistons à une tragédie. L’eau à Rome vient à manquer”, déplore encore Nicola Zingaretti. Tour à tour, tous les quartiers de la capitale seront donc frappés par ce rationnement. L’Acea (entreprise publique en charge de la distribution et de la gestion de l’eau) précise que les bâtiments d’utilité publique, comme les casernes de pompier ou les hôpitaux, seront eux aussi concernés. Quand vous coupez l’eau à toute une zone, impossible en effet d’y faire le tri…
La sécheresse en cause, mais pas que
Le quotidien italien indique encore que seuls 157 millimètres d’eau sont tombés sur la capitale au cours des six derniers mois. Mais aussi sévère soit-elle, la sécheresse n’est pas l’unique cause du manque d’eau à Rome. En effet, d’après les chiffres de l’Acea, 44 % de l’eau distribuée par les canalisations n’arrive pas à bon port. La faute aux nombreuses fuites, mais aussi aux détournements abusifs. Surnommée la “reine des eaux”, Rome fait aujourd’hui pâle figure.
Certains insistent donc sur l’urgence qu’il y a à mieux encadrer la consommation d’eau dans la capitale italienne. “Pour affronter le manque d’eau, la solution n’est pas de puiser dans les lacs, explique à Libération Roberto Sacchi, président régional d’une association de défense de l’environnement. Il faut développer la consommation responsable et ajuster les conduites passoires.” Car les habitants de Rome, qui sont 1,5 million, consomment largement plus d’eau que leurs concitoyens italiens : 300 litres par jour en moyenne, contre 245 dans le reste du pays.
