Après avoir farouchement nié les faits, l’usine Norilsk Nickel a reconnu du bout des lèvres qu’une fuite provenant de l’une de ses usines était bien à l’origine de la coloration rouge vif de la rivière Doldykane située près de la ville de Norilsk en Sibérie.
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La semaine dernière, Konbini vous parlait de la mystérieuse et soudaine coloration rouge vif de la rivière Doldykane, située près de la ville de Norilsk, au nord du cercle polaire arctique. Inquiets, les résidents s’étaient mis à poster sur les réseaux sociaux des clichés surprenant du cours d’eau à la couleur douteuse.
Une pollution industrielle avérée
Si les autorités et les habitants soupçonnaient fortement Norilsk Nickel – géant mondial de la métallurgie et de l’exploitation minière – d’avoir rejeté des déchets industriels dans la nature, l’entreprise soutenait mordicus le contraire, à coups de déclarations aussi douteuses que la couleur de la Doldykane. Exemple : “La couleur de la rivière aujourd’hui ne diffère pas de son état habituel.”
Puis, en tentant de faire avaler des explications tirées par les cheveux à la communauté locale : “On nous a fait parvenir un rapport après les faits stipulant que la couleur de la rivière venait [naturellement] de la terre. C’est juste se moquer des gens“, rapporte Sidor Chuprin, un activiste représentant des communautés indigènes de la région, dans les colonnes du Guardian. Traduction : circulez, y’a rien a voir.
Mais visiblement, le plus gros producteur mondial de nickel et de palladium rétropédale. Norilsk Nickel a reconnu qu’à la suite de fortes pluies ayant eu lieu le 5 septembre dernier, une inondation s’est produite dans l’une de ses usines, faisant déborder un réservoir filtrant dont le contenu s’est répandu dans la rivière. La nature des rejets n’est pas précisée mais au regard des activités de Norilsk Nickel, on peut fortement penser à une pollution aux métaux.
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Des conséquences encore incertaines
Après ces brefs aveux, l’entreprise s’est vite dédouanée quant aux possibles conséquences de ses rejets industriels. “En dépit d’une brève coloration de l’eau […] cet incident ne représente aucun danger pour la population, ni pour la faune de la rivière” a-t-elle déclaré dans un communiqué.
Une analyse un peu précipitée selon Greenpeace Russie, pour qui l’impact environnemental ne peut pas encore être établi : “Vous ne pouvez pas dire qu’il n’y a pas de problème alors qu’en ce moment-même une commission d’enquête est menée par le ministère de l’Environnement“, a rappelé Alexei Kiselyov, un membre de l’ONG cité par le quotidien anglais.
L’enquête pourrait prendre du temps car l’usine est située dans une zone reculée dont Norilsk Nickel contrôle l’accès à des kilomètres à la ronde. Pas sûr que le géant de la métallurgie soit plus coopératif au-delà des aveux qu’il a bien voulu accorder du bout des lèvres.
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