L’air familier des “difficultés techniques” sur le réseau
En publiant un communiqué le 29 décembre dernier, la RATP assume la responsabilité de son échec. Faute avouée, faute à moitié pardonnée, d’autant que les raisons techniques invoquées par la régie pour justifier un retard de quatre ans sur la date initiale tiennent la route. Contrairement aux métros de la majorité des grandes capitales, celui de Paris est vieux. Excessivement vieux, même (la première ligne date de l’exposition universelle de 1900). Et la RATP de rappeler que si “dès 2000, elle a été l’un des premiers réseaux au monde à déployer la 2G sur son réseau, alors même que le taux de pénétration du mobile n’était que de 50 % […], le déploiement de la 3G/4G est toutefois beaucoup plus complexe”.
En cause : l’exiguïté des locaux, qui ne permettent pas de travailler dans des conditions optimales ; les plages de fonctionnement du métro, qui ne laissent aux techniciens que quelques heures par nuit pour installer les nouveaux équipements ; la nécessité, enfin, de travailler avec quatre opérateurs de téléphonie (ce qui multiplie par autant le nombre d’équipements à installer ? Mystère…). Bref, la RATP nous fait le coup des difficultés techniques sur le réseau, un refrain déjà bien connu des 4,1 millions de passagers quotidiens du métro parisien.
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Motifs d’espoir et priorités
Pour terminer par les bonnes nouvelles et les motifs d’espoir, rappelons quand même, à l’instar de la RATP, que près d’un tiers du réseau est déjà couvert (usagers des lignes 1, 6 et 14, vous ne réalisez pas votre chance) et que globalement, le réseau RER se porte à peu près bien dès lors qu’on sort de Paris intra-muros, à en croire l’outil “Mon réseau mobile” de l’Arcep (Autorité de régulation des communications électroniques et des postes). À en croire le nouveau calendrier de la RATP, le déploiement de la technologie 3G/4G se fera “dès le premier trimestre 2018” dans “le noyau dur des 60 plus grandes stations” – si vous avez lu “Châtelet-Les Halles” entre les lignes, bravo, c’est probablement de ça dont il s’agit en priorité.
Espérons-le… même si franchement, on n’ose plus trop rêver au jour où on pourra tranquillement mater une vidéo dans les tréfonds des tunnels parisiens. Coïncidence du calendrier : le 3 janvier, le PDG de la SNCF, Guillaume Pepy, annonce lui aussi la mise en place du wifi sur les RER B et D, une fois que la majorité des lignes TGV sera équipée. Petit problème : celui-ci risque fort d’être payant, à l’instar de la plateforme TGVConnect. Entre la lenteur du service public et la cupidité du secteur privé, l’accès libre à Internet dans les transports parisiens n’est pas pour demain.