On a parlé avec Mélaka, la coauteure de la BD sur le programme de Mélenchon

On a parlé avec Mélaka, la coauteure de la BD sur le programme de Mélenchon

Le couple de dessinateurs Reno et Mélaka, aidés de l’universitaire Olivier Tonneau, ont illustré le programme de Jean-Luc Mélenchon, L’Avenir en commun

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Mélanie Karali (alias Mélaka) et Renaud Scheidt (alias Reno), un couple de dessinateurs de bande dessinée, se sont associés à l’universitaire Olivier Tonneau pour vulgariser le programme que porte le candidat de la gauche bien rouge. Sobrement intitulée “L’avenir en commun ?”la BD est disponible en ligne gratuitement sur le site de ces compagnons de crayon.

À travers 40 planches sur l’écologie, la VIe République ou encore la fraude fiscale, Reno et Mélaka se mettent en scène, elle qui vient “d’une famille parisienne vaguement pauvre et carrément de gauche, tendance anar”, et lui “d’une famille alsacienne plutôt de droite”. 

Sans aucun lien avec le candidat de la France insoumise, ces anciens Parisiens installés dans le Tarn ont décidé il y a environ trois mois de travailler sur leur BD mélenchoniste, en parallèle de leur job habituel. Pour cela, ils ont contacté Olivier Tonneau, enseignant-chercheur en langues médiévales et modernes à l’université de Cambridge, afin qu’il apporte sa vision pédagogique au projet.

Du militantisme 2.0

“Avec Reno, on adore refaire le monde dans de grandes discussions enflammées”, nous raconte Mélaka. Le couple dit se situer “très proche des idées de Mélenchon”, mais n’a pas sa carte au Parti de gauche. “On regrette tous les deux le fait que beaucoup, rebutés par le personnage, ne se donnent pas la peine de lire le programme”, confie la dessinatrice. “Alors on s’est dit, qu’en le traitant par le filtre de la BD, qu’en faisant une petite synthèse rigolote, ça pourrait peut-être faire passer le message écolo et humaniste à un plus grand nombre de personnes”, ajoute-t-elle, loin à ce moment du projet, de se douter de l’ampleur qu’il prendra.

“La réalité a largement dépassé nos espérances !”, se réjouit l’auteure qui pensait juste “poster ça sur [son] blog en espérant que ça circule et lui arrive sous les yeux.” Jean-Luc Mélenchon n’a pas réagi mais il a tout de même posté la BD sur sa page Facebook. “On a bon espoir pour la prochaine Revue de la Semaine, plaisante la dessinatrice qui se dit être une “militante 2.0”, en faisant référence aux vidéos du candidat .

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Étrangement, Jean-Luc Mélenchon n’apparaît que deux fois dans la bande dessinée. “On ne voulait pas donner du grain à moudre aux critiques incessantes sur sa personnalité”, explique Maléka. L’objectif ? Vulgariser un programme politique souvent fastidieux à lire “par des caricatures au troisième degré” et beaucoup de dérision, “comme le dessin épique de lui face au dragon” de l’évasion fiscales’amuse-t-elle.

“Ce n’est pas tant pour un type que pour des idées qu’on est enthousiastes”, affirme la dessinatrice. “Pour être honnête, il faut reconnaître que c’est son talent d’orateur hors pair qui nous a amenés à nous y intéresser, mais c’est vraiment le programme, cohérent et construit, qui nous a séduits”, poursuit-elle en ne cachant pas vraiment pour qui elle votera dans deux mois.

Ne se limitant pas aux adorateurs de Méluche, les dessinateurs partagent leur BD “au plus large public possible.” Avec tout de même “une pensé particulière aux jeunes qui vont voter pour la première fois cette année et n’y connaissent pas plus que ça à la politique”, soutient Mélaka. Pour sa part, Reno, continue de travailler pour, qui sait, dessiner les prochaines affiches de campagne de Mélenchon ?