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À partir du lundi 8 août, l’humanité vivra à crédit

À partir du lundi 8 août, l’humanité vivra à crédit

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Par Jeanne Pouget

Publié le

Selon le think tank américain Global Footprint Network, l’humanité aura consommé le lundi 8 août 2016 l’ensemble des ressources que la planète peut renouveler en une année.

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Avec une semaine d’avance par rapport à l’année passée, et deux semaines par rapport à 2014, le lundi 8 août 2016 marquera l’Earth Overshoot Day – le Jour du dépassement de la Terre en français. Traduction : en seulement sept mois, l’humanité aura consommé la totalité du “budget écologique annuel” de la Terre.

Cela signifie que nous aurons émis plus de carbone que ce que les océans et les forêts peuvent absorber en un an. Nous aurons pêché plus de poissons, coupé plus d’arbres, fait plus de récoltes, consommé plus d’eau que ce que la Terre peut produire sur cette même durée.

Pour le reste de l’année, notre consommation entraînera une sorte de déficit écologique croissant, qui puisera dans les stocks de ressources naturelles et augmentera l’accumulation de CO2 dans l’atmosphère. Le principal facteur de “dépassement” sont nos émissions de carbone, qui représentent désormais 60 % de notre empreinte écologique globale.

Nous avons besoin de 1,6 planète pour vivre

Il faut remonter au début des années 1970 pour retrouver la première fois que l’humanité a épuisé plus tôt que prévu les ressources produites par la planète la même année. À cette époque, “le jour de dépassement” avait eu lieu en… décembre. En un peu plus de quarante ans, cette date a donc reculé de quatre mois, pour tomber en août.

Comme le montre l’infographie ci-dessous, si la population mondiale vivait comme l’Australie, il nous faudrait 5,4 planètes. Et si nous vivions tous comme des Américains, il nous faudrait 4,8 planètes. Et la France n’est pas en reste puisque si l’ensemble de la population mondiale vivait comme nous, il faudrait l’équivalent de trois planètes.

En revanche, la seconde infographie montre que du point de vue du dépassement écologique, nous nous situons cette fois en bas du tableau, contrairement à la Corée du Sud à qui il faudrait 8,4 fois la taille du pays pour répondre aux besoins de ses habitants. De même, il faudrait 7 Japon pour les Japonais, et environ 4 Suisse et 4 Italie pour les Suisses et les Italiens.

Des bonnes nouvelles malgré tout

Heureusement, certains pays ont amorcé leur transition énergétique, comme l’explique l’ONG de défense de l’environnement WWF. À l’instar du Costa Rica, dont 97 % des besoins en électricité ont été produits grâce à des énergies renouvelables au cours du premier trimestre 2016. Le Portugal, l’Allemagne et la Grande-Bretagne ont eux aussi enregistré une capacité record de leur production en énergies propres en 2016. En utilisant ces modes de production, ces pays ont ainsi pu assurer 100 % de leurs besoins en électricité pendant quelques minutes, voire pendant quelques jours pour le Portugal, une première.

Par ailleurs, des solutions toutes simples et à la portée de tous sont déjà là, de quoi nous pousser à agir individuellement. Comme le note Arnaud Gauffier, responsable agriculture et alimentation chez WWF France :

“Pour réduire [notre] empreinte écologique liée à l’alimentation, [nous pouvons] diminuer [notre] consommation de viande, privilégier les produits certifiés Bio, MSC ou FSC par exemple [des labels de pêche durable et de préservation des forêts, ndlr] et réduire au maximum le gaspillage alimentaire : 30 % de la nourriture est perdue ou gaspillée dans le monde !”

Au-delà, des individus et des pays, ce sont aussi aux entreprises, aux collectivités, aux citoyens de privilégier des modes de production et de consommation plus écologiques“, avertit le WWF. Tout un programme dont les États semblent prendre de plus en plus conscience, comme l’a montré la COP21 en 2015. Encore faut-il commencer à passer à l’action …