“Nounours are coming”.
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Dans la grisaille hivernale qui s’est abattue sur Paris depuis une bonne semaine, on profite parfois de drôles de visions. Entre deux bus qui toussent, un cycliste qui galère et un taxi qui klaxonne, on trouve des immenses nounours, en pleine rue. Qui sont-ils ? Quels sont leurs réseaux ?
Leur lieu de prédilection, pour commencer, c’est le quartier des Gobelins, entre les Ve et le XIIIe arrondissements. Certains sont attablés à des tables de cafés. D’autres sont accrochés aux poteaux du métro, on en croise un autre chez le caviste et on en aperçoit un dernier, affalé comme jamais, devant une librairie.
(© Louis Lepron)
(© Louis Lepron)
(© Louis Lepron)
(© Louis Lepron)
(© Louis Lepron)
“Il avait envie que les gens arrêtent de faire la gueule”
Derrière cette initiative, n’y voyez aucune opération marketing pour le prochain film Ted et encore moins la volonté mercantile d’une grande marque de jouets de profiter, alors que Noël semble (déjà) approcher à grands pas, du portefeuille de parents en quête de cadeaux. Derrière cette initiative, on trouve Philippe Labourel, propriétaire depuis 25 ans de la librairie Le Canon de la Presse, située au 25 avenue des Gobelins à Paris.
Et c’est depuis juin dernier qu’il a commencé à semer ses nounours dans son quartier. Le premier, il l’avait mis dans le présentoir de sa propre vitrine, en train de lire un bon vieux So Foot, Coupe du monde oblige. 37 nounours (chacun mesure 1 m 40 pour près de 5 kilos) ont même été affichés aux fenêtres du grand hôtel des Gobelins, avenue Saint-Marcel.
Au Parisien, le pharmacien voisin explique :
“On ne sait pas d’où [Philippe Labourel, ndlr] sort ses nounours. Il les a achetés sur ses propres deniers et les prête. C’est fait pour rapprocher les gens. C’est aux antipodes d’une opération commerciale.”
Un autre commerçant soutient que l’initiative provient d’un mec “qui avait envie que les gens arrêtent de se faire la gueule”. Pour le libraire, “l’opération” lui a permis une chose : de mieux connaître des habitants du quartier. “Ça fait 25 ans que je bosse ici. Il y avait des gens à qui je n’avais jamais parlé. Maintenant, ils m’appellent Philippe”, se réjouit-il.