“Nous voulons proposer aux Nations unies une ligne directrice pour parvenir à la dépénalisation de la drogue dans notre pays.”
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Dépénaliser la drogue dans le pays où le trafic de stupéfiants a fait pas moins de 11 000 morts en six mois ? C’est le périlleux défi qu’envisage Olga Sánchez Cordero. À 71 ans, l’ancienne présidente de la Cour suprême de justice mexicaine sera la prochaine ministre de l’Intérieur du Mexique.
Cette dernière a été choisie par Andrés Manuel López Obrador, le candidat de gauche qui a remporté l’élection présidentielle mexicaine le 2 juillet dernier. Elle doit entrer en fonction le 1er décembre prochain. Ses propos peuvent donc donner quelques indices sur la politique qu’elle compte mener.
Alors qu’elle se trouvait mardi 21 août à un forum économique organisé par la banque Banorte, elle a pris la parole et fait une déclaration surprenante. La future homologue de Gérard Collomb a expliqué qu’elle envisageait de dépénaliser la drogue, sans apporter de précisions sur les substances qui pourraient être concernées.
Après avoir évoqué le taux hors norme d’homicides causés par le trafic de drogues, Mme Sánchez Cordero a également proposé la tenue d’une conférence internationale sur le sujet. Ses propos, traduits par Libération, laissent entendre que cette réforme pourrait rapidement être proposée une fois qu’elle sera en poste :
“Le Mexique ne peut confisquer qu’entre 3 et 8 % de la drogue qui circule dans le pays. Ce taux est comparable à celui des États-Unis. Il y a aussi les morts que le trafic laisse sur son passage. […] Nous voulons proposer aux Nations unies une ligne directrice pour parvenir à la dépénalisation de la drogue dans notre pays.”