Le gouvernement commande pour 22 millions d’euros de grenades lacrymo… doit-on s’en inquiéter ?

Le gouvernement commande pour 22 millions d’euros de grenades lacrymo… doit-on s’en inquiéter ?

La récente commande de grenades lacrymo par le ministère de l’Intérieur pour un montant de 22 millions d’euros a éveillé les soupçons du magazine Marianne. L’hebdomadaire y voit un signe que le gouvernement se prépare à un grand mouvement social à la rentrée 2017. Toutefois, les choses ne sont pas aussi simples.

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Vingt-deux millions d’euros. C’est le montant de la commande de grenades lacrymogènes prévue par le ministère de l’Intérieur, via un appel d’offres publié le 8 août dans le Bulletin officiel des annonces des marchés publics.

Cet appel d’offres, qui concerne plus précisément l’acquisition de “grenades de maintien de l’ordre et moyens de propulsions à retard”, se divise en cinq lots portant (entre autres) sur des grenades assourdissantes, des cartouches de grenades, des fumigènes et des lance-grenades. Expirant fin septembre, l’appel d’offres correspond à un contrat d’équipement destiné à la police et la gendarmerie nationales pour une durée de quatre ans. Soit la quasi-totalité du mandat d’Emmanuel Macron.

De quoi attirer l’attention de l’hebdomadaire Marianne, qui voit un lien entre l’importance de la commande et une probable gronde sociale à la rentrée prochaine, à l’occasion de la réforme du Code du travail :

“Le gouvernement nommé par Emmanuel Macron se prépare-t-il à un quinquennat socialement agité ? En tout cas, il ne lésine pas – et n’a pas traîné – sur les moyens alloués au maintien de l’ordre.”
Cependant, après vérification auprès du ministère de l’Intérieur, la commande en question serait en fait destinée à reconstituer certains stocks de munitions, notamment celles dont la date d’usage arrive à terme. La date de l’appel d’offres ne serait quant à elle pas liée à la crainte d’une rentrée agitée, mais correspondrait au calendrier normal de renouvellement de l’achat de munitions. Enfin, le montant et le volume de la commande sont à relativiser : ces dernières années, ils étaient de l’ordre de 5 ou 6 millions d’euros par an, ce qui revient, grosso modo, aux 22 millions requis par le gouvernement d’Emmanuel Macron.