Interview : l’univers pop et coloré de Jordy van den Nieuwendijk

Interview : l’univers pop et coloré de Jordy van den Nieuwendijk

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Par Tomas Statius

Publié le

De passage dans les bureaux de Konbini France, l’illustrateur Jordy van den Nieuwendijk nous a fait une fresque. On en a profité pour lui poser quelques questions.

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En utilisant presque exclusivement des couleurs primaires, le Néerlandais Jordy van den Nieuwendijk parvient à insuffler du dynamisme dans chacune de ses compositions.
Décrire son style est un exercice en soit. Si on me demandait d’en faire une analyse, je dirais simplement que le travail de Jordy se distingue des autres par sa “complexe simplicité”. Des peintures murales aux couvertures de magazines, des portraits aux impressions papier, il démontre un talent inédit pour produire des illustrations à l’identité reconnaissable, comme une signature.
Récemment c’est dans les bureaux de Konbini France que Jordy est passé pour réaliser une fresque et transformer un mur vierge en véritable explosion de couleurs :

L’occasion de revenir avec lui sur l’évolution de son travail. Quand il parle de son art, Jordy évoque d’abord la palette de couleurs qu’il utilise. Au fil du temps celle-ci s’est affinée, vers un dépouillement voulu, au terme d’un processus nerveux.

J’ai travaillé avec de nombreuses palettes de couleurs au cours des années. Et à chaque fois que je changeais, c’était pour éliminer quelques couleurs et en garder de moins en moins. C’est comme ça que j’ai fini par utiliser beaucoup de couleurs primaires dans mes illustrations.
Et pour être honnête, j’ai apprécié que les couleurs de Konbini soient, à peu de choses près, les mêmes que les miennes. Bonne pioche.

“Tout m’inspire”

Le travail de Jordy a également pour but de soutenir un certain nombre de causes qui, pour lui, valent le coup. Il participe ainsi à l’exposition collective “Beetopia” – visible à la galerie The Guardian de Londres – en l’honneur de l’association The Honey Club. Son but ? Créer et pérenniser un réseau d’apiculteurs volontaires dans la capitale britannique.

Je me promène souvent avec un carnet de dessin pour prendre des notes ou faire des esquisses. Ça peut être des idées qui me viennent alors que je promène mon chien ou alors des choses, des endroits que je trouve inspirants.
Ça a l’air cliché, mais tout m’inspire. Il y a pleins de choses que je ne comprends pas : l’espace, mon propre cerveau, mes pensées, mon imagination, ou même cette planète qui n’a aucun sens. Je trouve ça vraiment inspirant, pas toi ?

Comme beaucoup d’artistes et de designers, à l’école j’étais l’un de ces gamins qui dessinaient plutôt que de jouer au foot. J’ai commencé vraiment très tôt.

“Je n’ai pas de règles”

Jordy a ensuite affiné son coup de crayon au Lycée Graphique de Rotterdam avant de rejoindre L’Académie royale des Beaux-Arts de La Haye, un endroit connu pour avoir formé certains des artistes et designers les plus singuliers de l’époque. On lui a demandé comment il voyait l’évolution de son travail :

Je n’ai pas de réponse précise à apporter et c’est vraiment ce que j’aime dans la peinture et le dessin. Je réagis sur ce que j’ai déjà fait, sur ce qui m’intéresse à un instant T, et c’est ce qui fait que mon travail grandit, change, tourne et se transforme.
Le sujet, la taille, les détails, les couleurs, je n’ai pas de règles. Je m’efforce juste de suivre des étapes qui me semblent logiques et font sens. Sans jamais être prévisible.