Sur Internet, la liberté bat en retraite (et en France aussi)

Sur Internet, la liberté bat en retraite (et en France aussi)

Des reculs notables ont été enregistrés en Libye, France, et pour la deuxième année consécutive, en Ukraine, sur fond de conflit territorial et de guerre de propagande avec la Russie.

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Ouch. Vous l’avez deviné : adoptée par le Parlement en juin 2015, c’est la loi controversée sur le renseignement qui coince. L’ONG justifie sa sentence en citant en exemple l’installation désormais autorisée sur les réseaux d’outils d’analyse automatique des données, qualifiés de véritables “boîtes noires” par les détracteurs de la loi. C’est notamment “les poursuites engagées contre des internautes” et “les restrictions imposées sur les contenus pouvant être perçus comme faisant “l’apologie du terrorisme” que Freedom House épingle la France.

A lire -> Thomas Watanabe-Vermorel : “La loi sur le renseignement relève du totalitarisme”

Un peu de nuance, tout de même. Les internautes français restent mieux lotis que la moyenne puisque même en reculant, la France figure à la neuvième place des 18 pays classés comme “libres” avec un total de 24 points contre 20 (zéro désignant la liberté la plus pure). Elle grimpe néanmoins à la deuxième place du podium des pays qui ont le plus réduit la liberté sur le web entre 2014 et 2015 – ex æquo avec l’Ukraine. Non loin de chez nous, la Turquie a également perdu 3 points et la Russie 2 points.
Freedom House remarque qu’à cause de l’efficacité du rôle des réseaux sociaux lors du Printemps arabe de 2011, la plupart des gouvernements du Maghreb et du Proche-Orient ont renforcé leur emprise sur le web. La Libye, par ailleurs classée parmi les 28 pays considérés comme “partiellement libres” est le pays dont la liberté sur le web a le plus dégringolé depuis 2014, perdant 6 points. L’organisation justifie son jugement à cause du climat de “violence inquiétant visant les blogueurs”.

Ne m’appelez plus “censure”

De toute façon, c’est un ciel gris que dépeint l’ONG, plombé par “les gouvernements” qui accélèrent leur main-mise sur le world wide web puisque ceux-ci “font de plus en plus pression sur les particuliers et le secteur privé” à travers des groupes comme Alphabet (Google), Facebook ou Twitter. Ces derniers sont ainsi incités (ou forcés) à retirer des contenus, sans que qui que ce soit ait recours au mot “censure”. Malin, non ?
Pour finir, les meilleurs élèves sont dans l’ordre l’Islande avec 6 points, puis l’Estonie, le Canada, l’Allemagne, l’Australie, les Etats-Unis, le Japon et l’Italie. Les cancres sont la Chine avec 88 points, puis la Syrie et l’Iran ex æquo.
 Ce rapport qui fait froid dans le dos est à consulter ici.