Harcèlement sexuel : Juliette Méadel demande la création d’un statut de lanceur d’alerte

Harcèlement sexuel : Juliette Méadel demande la création d’un statut de lanceur d’alerte

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Par Astrid Van Laer

Publié le

L’ancienne secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes, Juliette Méadel, était l’invitée de France Info jeudi 19 octobre. Elle a exposé au journaliste Alexis Morel sa proposition de création d’un statut de lanceur d’alerte pour garantir aux témoins de faits de harcèlement sexuel une protection.

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Jeudi 18 octobre, l’ancienne secrétaire d’État chargée de l’Aide aux victimes dans le dernier gouvernement de Manuel Valls, Juliette Méadel, était invitée sur l’antenne de France Info dans le 5/7 d’Alexis Morel. Cette dernière est venue parler d’une pétition intitulée “Pour en finir avec l’impunité sur le harcèlement sexuel : dénoncer c’est bien, protéger c’est mieux”, qui demande la création du statut de lanceur d’alerte.
Lancée hier sur Change.org, cette pétition cosignée par de nombreuses personnalités parmi lesquelles Roselyne Bachelot, Xavier Bertrand, Christian Lacroix, Delphine Ernotte, Flavie Flament, Manuel Valls ou encore Valérie Pécresse, est adressée au président de la République Emmanuel Macron, à Nicole Belloubet, garde des Sceaux ainsi qu’à la secrétaire d’État chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa.
Le principe exposé par Juliette Méadel est simple : “transposer la mécanique des lanceurs d’alerte, qui a été mise en œuvre pour lutter contre la corruption, à cette situation de harcèlement.” Par “lanceur d’alerte”, Juliette Méadel entend par conséquent une définition exactement similaire à celle à l’œuvre dans les cas courants de lanceur d’alerte, comme elle l’a expliqué :

“Qu’est-ce que c’est un lanceur d’alerte ? Eh bien, c’est une personne physique qui, de bonne foi, dans l’entreprise, a connaissance d’un fait qui, à ses yeux, heurte l’intérêt général.
Et on peut dire que le harcèlement heurte l’intérêt. Et à ce moment-là, [cette personne] va saisir une institution publique pour révéler les faits.”

“Les victimes ne devraient pas pouvoir être licenciées”

Avec cette tribune, Juliette Méadel espère donc “briser la loi du silence” avec la création d’un statut permettant de protéger ceux qui mettent au jour des faits de harcèlement sexuel dont ils ont connaissance :

“Nous appelons à agir pour que ceux qui ont connaissance des comportements du harceleur soient protégés par le statut de ‘lanceur d’alerte’. Le lanceur d’alerte en matière de harcèlement sexuel serait une personne physique qui révèle ou signale le harcèlement sexuel. […]
Nous appelons à créer une section spéciale du parquet habilitée à anonymiser la plainte et à enquêter dans le respect de la confidentialité, pour aider les victimes à récolter des preuves.
S’il arrivait que la plainte soit connue, les victimes ne devraient pas pouvoir être licenciées pendant la durée de l’instruction.”

L’ex-porte parole du Parti socialiste demande également l’allongement du délai de prescription, évoquant la possibilité de l’allonger de six à dix ans, ainsi que des moyens supplémentaires alloués au ministère de la Justice pour lui permettre de mener une enquête.

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