Grève au ministère du Travail, affaire Business France : rien ne va plus pour Muriel Pénicaud

Grève au ministère du Travail, affaire Business France : rien ne va plus pour Muriel Pénicaud

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Par Astrid Van Laer

Publié le

“Quel symbole terrible que de s’en prendre pénalement à ses agents. C’est un vrai climat de chasse aux sorcières qui est installé avec un geste pareil.”

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Quelques centaines de salariés se sont donc rassemblés mardi 20 juin devant la gare Montparnasse à Paris et ont défilé jusqu’à l’hôtel du Châtelet, situé rue de Grenelle dans le 7e arrondissement de la capitale, en scandant : “Il faut que la ministre, qui a été DRH, entende ce que ses effectifs ont à dire.”

L’affaire embarrassante de Business France

Dans la même journée, des perquisitions ont été menées par des policiers de l’office anticorruption dans les agences Havas et Business France. Or, il se trouve que de 2015 à mai 2017, Muriel Pénicaud a dirigé l’entreprise Business France, un établissement public sous tutelle du ministère de l’Économie. Une enquête a été ouverte en mars dernier pour favoritisme, complicité et recel de favoritisme au sujet d’un déplacement d’Emmanuel Macron, alors en poste à Bercy, à Las Vegas en janvier 2016. L’organisation de ce voyage avait été confiée à l’agence Havas par Business France. Un contrat lucratif puisqu’une soirée aurait coûté à elle seule 381 759 euros.
Le ministère de l’Économie n’est pas mis en cause dans cette enquête, contrairement à Business France et donc Muriel Pénicaud. Cette grève et ces perquisitions, combinées à la très sensible réforme du Code du Travail, mettent la ministre dans une position délicate. Néanmoins, le porte-parole du gouvernement Christophe Castaner a tenu à préciser que le départ de Muriel Pénicaud n’était selon lui “absolument pas une option” :

“Je pense que c’est une grande ministre du Travail et je pense que ça a été une directrice de Business France exceptionnelle, qui a elle-même déclenché tous les voyants quand il y a eu une anomalie.”