Internet, l’opium du jeune
En 2003, rappelle le rapport, un jeune sur quatre (23 %) allait quotidiennement sur Internet – ils sont 83 % en 2015. Et un adolescent qui joue en ligne ou se balade sur les réseaux sociaux, c’est un adolescent qui s’éloigne des drogues. Autre facteur de recul, explique le directeur de l’OFDT François Beck à Libération, le profil des parents contemporains, “davantage sensibilisés aux risques et qui ont eux-mêmes adapté leurs modes de consommation” ( et de facto moins portés sur la bouteille ou la clope que leurs prédécesseurs), qui proposent un nouveau modèle à leurs rejetons.
Et les résultats se font sentir : entre 2006 et 2014, la consommation d’alcool mensuelle chez les jeunes de 15 ans a chuté de 58 à 42 %, tout comme le tabagisme quotidien (de 18 à 15 %). La consommation de cannabis, en revanche, reste stable, avec 28 % des adolescents de 15 ans reconnaissant expérimenter l’herbe. Et au vu du débat mondial sur la dépénalisation de la substance, il est peu probable que la consommation baisse.
Si les adolescents d’aujourd’hui fument et boivent non seulement plus tard mais moins qu’avant et que l’ensemble de la population française a réduit sa consommation d’alcool et de tabac, un chiffre du rapport interpelle néanmoins : entre 2005 et 2014, la polyconsommation régulière de substances a progressé chez les 18-25 ans, passant de 10,2 à 12 % de la population. Une sorte d’âge d’or de l’expérimentation et de l’excès qui ne durera qu’un temps avant que la précarité, le vieillissement biologique et la pression sociale ne reprennent le dessus.
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