Qui est Édouard Philippe, le Premier ministre d’Emmanuel Macron ?

Qui est Édouard Philippe, le Premier ministre d’Emmanuel Macron ?

Sciences Po, puis l’ENA

Né à Rouen en 1970 de parents professeurs de français, Édouard Philippe a rejoint la filière service public de l’Institut d’études politique de Paris après une année d’hypokhâgne. Pendant ses années d’études rue Saint-Guillaume, il milite au PS pour Michel Rocard, mais rend sa carte après l’éviction de ce dernier de la tête du parti, comme le rappelle France Info.
Diplôme de Sciences Po en poche, Édouard Philippe intègre ensuite l’École nationale d’administration (ENA) en 1995 et sort parmi les quinze premiers du classement final. Mais le maire LR du Havre ne supporte pas qu’on lui tienne rigueur de ce prestigieux parcours, comme il l’expliquait lui-même au cours d’une réunion publique dans sa ville, lors des primaires de la droite. Dans ces images extraites du superbe documentaire Édouard, mon pote de droite, réalisé par Laurent Cibien (un ami “de gauche” de longue date du nouveau Premier ministre), un chef d’entreprise reproche à Édouard Philippe “la consanguinité de l’enarchie”. Ce à quoi Édouard Philippe répond :

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“Mon grand-père était docker, il n’était pas haut-fonctionnaire, il était docker […]. Mon père est le premier à avoir eu son bac dans la famille, puis il a eu une licence et a été professeur de français avec une licence. Moi j’ai fait l’ENA. Moi j’ai travaillé d’arrache-pied [pour y entrer]. Il est hors de question que je m’excuse d’avoir fait l’ENA. J’étais fier de l’avoir fait, j’étais fier de la tête de mon père et de mon grand-père quand j’y suis entré […]”.

Quand il critiquait Emmanuel Macron

Avant d’être nommé Premier ministre, Edouard Philippe n’avait pas été tendre avec Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle. En janvier dernier, il écrivait ainsi dans un éditorial publié dans Libération, après la défaite d’Alain Juppé à la primaire de la droite :

“Qui est Macron ? Pour certains, impressionnés par son pouvoir de séduction et sa rhétorique réformiste, il serait le fils naturel de Kennedy et de Mendès France. On peut en douter. Le premier avait plus de charisme, le second plus de principes. Macron le patricien, qui après avoir franchi toutes les étapes du cursus honorum se présente en tribun adepte d’un populisme désinvolte. Macron qui quitte un gouvernement qu’il a marqué de son empreinte comme on franchit le Rubicon en déclamant Alea jacta est ! Macron, qui n’assume rien mais promet tout, avec la fougue d’un conquérant juvénile et le cynisme d’un vieux routier (si j’ose dire, s’agissant du promoteur des autocars). De quoi restera-t-il le nom ? D’une révolution manquée ou d’une victoire éclair ? D’une trahison misérable ou d’une ambition démesurée ?”

Le Huffington Post a même fait un florilège des petites attaques d’Édouard Philippe à l’encontre d’Emmanuel Macron :

La nomination d’Édouard Philippe est en tout cas un symbole d’ouverture pour le nouveau chef de l’État. “Il est ‘Macron-compatible’ au niveau du projet et peut bien sûr servir de passerelle avec la droite”, déclare ainsi une élue macroniste au Parisien.