Donald Trump a refusé de répondre à des journalistes en conférence de presse

Donald Trump a refusé de répondre à des journalistes en conférence de presse

Image :

Source © Gage Skidmore / Wikipédia

À l’occasion de sa première conférence de presse depuis son élection, Donald Trump a encore fait son show, en montrant une nouvelle fois son hostilité envers la presse et en refusant délibérément de répondre aux questions de certains journalistes.

À voir aussi sur Konbini

La scène est surréaliste de la part d’un président, encore plus de la part de celui des États-Unis d’Amérique. Alors qu’il s’adressait pour la première fois à la presse depuis son élection, le président élu a encore fait des siennes. Sans parler du moment où il a déclaré qu’il serait “le plus grand créateur d’emplois que Dieu ait jamais créé“, Donald Trump s’en est surtout pris (encore une fois) à des journalistes, en les empêchant de poser leurs questions, à commencer par Jim Acosta, journaliste pour la chaîne américaine CNN. Alors qu’il tentait de l’interroger, Donald Trump a répliqué qu’il ne lui répondrait pas car, selon lui, CNN est une chaîne qui divulguerait de fausses informations (“fake news”)

Le nouveau locataire de la Maison-Blanche a aussi refusé de répondre à un journaliste de BuzzFeed News, qu’il a qualifié de “tas d’ordures sur le déclin“. Le 10 janvier, le média en ligne a publié un dossier de 35 pages comprenant une série de mémos sur les liens de Donald Trump avec la Russie. Les informations de ce dossier proviendraient d’un ex-agent secret britannique, initialement embauché pendant la campagne présidentielle par des républicains opposés à Trump. À la vue des informations compromettantes qu’il comprenait, le texte a même été transmis au FBI par John McCain, ancien adversaire de Barack Obama lors de la présidentielle de 2008.

Le hic, c’est que beaucoup de ces informations (comme celle sur l’existence d’une sextape de Trump, filmé à son insu par les services secrets russes lors d’un déplacement à Moscou) n’ont pas pu être vérifiées par les médias ou les services secrets américains. Du coup, bien que la plupart des médias et des politiques (dont Donald Trump) aient eu accès à ce dossier, personne hormis BuzzFeed n’a voulu le publier. Dans un article accompagnant la publication de ces infos explosives, BuzzFeed News explique avoir voulu être dans la transparence afin que les Américains connaissent enfin le contenu du dossier dont les milieux politique et médiatique parlent. Mais cette démarche n’a pas du tout plu à Donald Trump, comme il l’a fait savoir sur Twitter :

“Nous venons d’avoir une superbe conférence de presse à la Trump Tower aujourd’hui. Quelques agences de FAUSSES NOUVELLES étaient là, mais les gens comprennent vraiment ce qui se passe.”

Chargement du twitt...

“FAUSSES NOUVELLES : UNE VÉRITABLE CHASSE AUX SORCIÈRES POLITIQUE.”

Chargement du twitt...

“BuzzFeed sort des allégations invérifiables sur Trump et la Russie #FakeNews”

Chargement du twitt...

À la suite de la conférence de presse, CNN a tout de même tenté de minimiser la polémique, en prenant ses distances avec BuzzFeed News.

“Notre réponse aux accusations de couverture mensongère par le président élu Donald Trump.”

Chargement du twitt...

Une relation compliquée avec les médias

Mais plus qu’une histoire de dossier compromettant, ce que cette histoire révèle c’est surtout  la relation tumultueuse que Donald Trump entretient avec les médias. Dès le début de sa campagne pour les primaires républicaines, il a pris à partie des journalistes, principalement sur Twitter, son réseau social de prédilection pour critiquer les médias. Il a ainsi sous-entendu que la journaliste de Fox News Megyn Kelly lui aurait posé des questions gênantes parce qu’elle avait ses règles. De même, il a critiqué l’édition américaine du magazine Vanity Fair, et son rédacteur en chef Graydon Carter :

“Vous avez vu les très mauvais chiffres du magazine Vanity Fair ? Chute libre, gros problème, mort ! Graydon Carter, sans talent, va se faire virer !” 

Chargement du twitt...

Dernièrement, il s’en est aussi pris à toutes les personnes qui ont osé le critiquer… ou même l’imiter. Meryl Streep en a fait les frais après son discours aux dernier Golden Globes, mais aussi l’acteur Alec Baldwin, qui a incarné Trump à de multiples reprises dans la célèbre émission Saturday Night Live :

“Meryl Streep, l’une des actrices les plus surestimées de Hollywood, ne me connaît pas mais m’a attaqué la nuit dernière aux Golden Globes. […]”

Chargement du twitt...

“J’ai vu des bouts du Saturday Night Live hier soir. C’est une émission complètement partisane et biaisée – pas du tout marrante. Parité du temps de parole pour nous ?”

Chargement du twitt...