“Ce régime commence VRAIMENT à faire peur”, a déclaré la présidente du Rassemblement national. Il s’agit pourtant d’une disposition automatique légale.
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Jeudi 20 septembre, Marine Le Pen s’est vue notifiée de la décision du Tribunal de grande instance de Nanterre de demander une expertise psychiatrique sur sa personne.
“Je croyais avoir eu droit à tout : eh bien non !”, s’est indignée l’ancienne candidate à l’élection présidentielle. Avant d’ajouter : “Pour avoir dénoncé les horreurs de Daech par tweets, la ‘justice’ me soumet à une expertise psychiatrique ! Jusqu’où vont-ils aller ?!”
C'est proprement HALLUCINANT. Ce régime commence VRAIMENT à faire peur. MLP pic.twitter.com/WCX6WBCgi4
— Marine Le Pen (@MLP_officiel) 20 septembre 2018
L’experte désignée, Mme Gardel, devra notamment “dire si [Mme Le Pen] est en mesure de comprendre les propos et de répondre aux questions” et déterminer si son examen révèle des “anomalies psychiques ou mentales”.
Il est stipulé, comme rappelé par certains internautes, dans l’article 706-47-1 du Code de procédure pénale que “les personnes poursuivies pour l’une des infractions mentionnées à l’article 706-47 doivent être soumises, avant tout jugement au fond, à une expertise médicale. L’expert est interrogé sur l’opportunité d’une injonction de soins dans le cadre d’un suivi socio-judiciaire.”
Et Marine Le Pen est bien poursuivie pour l’une de ces infractions, en l’occurrence “diffusion de message violent, pornographique ou contraire à la dignité accessible à un mineur”.
On s’en souvient : tout était parti d’une interview de la présidente du parti, qui s’appelait toujours à l’époque le Front national, par Jean-Jacques Bourdin sur BFMTV le 16 décembre 2016.
Le journaliste avait établi une analogie entre le parti de Marine Le Pen et Daech, évoquant des “liens” ainsi qu’une “communauté d’esprit” entre les deux, arguant :
“Je vais revenir sur les liens entre Daech et le Front. […] Pas les liens directs entre Daech et le Front national, mais ce repli identitaire qui, finalement, est une communauté d’esprit. Parce que l’idée, pour Daech, c’est de pousser la société française au repli identitaire.”
La députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais n’avait pas apprécié la comparaison et répliqué sur son compte Twitter en postant des clichés représentant des exactions de Daech telles qu’immolations ou décapitation, accompagnés des commentaires suivants : “Jean-Jacques Bourdin, Daech, c’est ÇA.”
Interrogée depuis l’Assemblée nationale, Marine Le Pen a fermement exprimé son refus d’honorer sa convocation : “Je n’irai pas, bien entendu, me soumettre à cette expertise psychiatrique.” Et d’ajouter : “J’attends de voir comment les magistrats comptent m’y contraindre.”
PS : Au passage, la lecture de cette convocation nous permet aussi de nous souvenir que Marine Le Pen s’appelle en réalité Marion. Voilà, on pose ça là.