Comptes Twitter dissidents, candidatures aux élections législatives : face aux contre-vérités et aux pulsions obscurantistes de la nouvelle administration fédérale, les scientifiques américains ne comptent pas se laisser faire.
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Parmi les nombreuses actions controversées menées par Donald Trump depuis son arrivée au pouvoir, celles dirigées contre la communauté scientifique ont été particulièrement radicales. Après avoir purgé le site de la Maison-Blanche de toute mention au réchauffement climatique et évoqué le gel des financements de recherches, il a intimé à l’Agence nationale pour la protection de l’environnement (EPA) de ne plus communiquer aucune information au public sans l’aval du gouvernement.
Plus d’une douzaine de départements ont réagi en créant des comptes Twitter non officiels pour contourner ces restrictions, afin de pouvoir communiquer leurs découvertes majeures au public. De la direction des Parcs nationaux à la Nasa en passant par l’Agence nationale de protection de l’environnement, les organismes scientifiques et environnementaux s’unissent donc pour protester contre la censure et l’oppression. Ces comptes Twitter, qui utilisent les mêmes noms et les mêmes logos que les comptes officiels, visent à transmettre au public les informations que l’administration Trump essaye de passer sous silence.
“La science n’est pas une discipline partisane. La science est le fondement de notre société. Nous devons tellement de choses aux recherches dont les travaux sont critiqués et approuvés par la communauté scientifique“, peut-on notamment lire sur le compte dissident de la Nasa.
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Traduction : “Si poster des faits et des informations sur Twitter par le biais d’un compte Twitter dissident est ce que nous devons faire durant les quatre prochaines années, vous pouvez compter sur nous. Résistez.”
Un combat politique concret
Pus de 400 scientifiques, experts et intellectuels s’organisent également pour se présenter aux élections législatives afin d’être représentés au Congrès. “Nous sommes en train de perdre, et le meilleur moyen d’arrêter ça est d’amener plus de membres de la communauté scientifique à la table des décisions“, explique Shaughnessy Naughton, fondatrice du mouvement 314 Action.
Le comité associatif d’action politique qu’elle a lancé a pour but de soutenir les scientifiques qui pensent que la science est au-dessus de la politique et veulent se présenter aux élections. 314 Action se propose d’offrir aux futurs candidats un soutien à la fois financier et pratique. Ils seront ainsi formés aux responsabilités que la fonction visée implique et mis en contact avec un réseau de donateurs pour faire campagne.
“Je pense que le gouvernement fonctionne mieux quand il comprend dans ses rangs des gens qui possèdent une expérience professionnelle”, a déclaré Kate Knuth, ancienne membre de la Chambre des représentants du Minnesota et consultante en matière d’environnement pour le journal The Atlantic.
Traduit de l’anglais par Sophie Janinet