Un album soigné
Certaines incompréhensions sont tout de même présentes dans ce projet. Le morceau 103, ressenti comme une sorte de coupure pub au milieu d’un bon film. Quelques couplets, qui manquent également de consistance, sont assez pauvres techniquement et présentent un fond qui manque de profondeur. Certains thèmes sont aussi assez faciles : Pétasse blanche, pour n’en citer qu’un, où les parisiens nous parlent des méfaits de la cocaïne. Un discours qu’ils ne cessent de ressasser, tout en faisant l’apologie d’autres drogues plus douces selon les autorités. Si on commence à se stigmatiser entre drogués, on n’est pas sorti de l’auberge de la discrimination.
Ceux qui cracheront sur Paris Sud Minute sans l’avoir écouté, mais simplement par passion du “haterisme” envers ce groupe – catégorisé bobo, et on ne sait pas vraiment pourquoi, seront vite démasqués. Stop ! Nous ne sommes pas en train d’insinuer que cet album serait une sorte de classique ou le projet phare de 2013 alors que l’année vient à peine de démarrer. Simplement que Paris Sud Minute est une galette plus qu’honorable. Rares sont les acteurs du rap français actuel qui peuvent se vanter d’apporter un vent nouveau dans un milieu souvent fermé, et pollué par un esprit puriste, plus néfaste qu’autre chose. Et tout ça en indépendance presque totale : le groupe collabore avec Polydor seulement pour la distribution des skeuds.
Les rappeurs du sud de Paris respectent leurs principes, plus préoccupés par leur direction que par la tendance. C’est ça leur vie.
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L’album en écoute sur Spotify :
Morceaux que l’on retient : Ça raisonne, Big Bang théorie, Flingue Dessus, Le passage, Pleure Salope.