Des chercheurs découvrent comment brasser de la morphine chez soi

Des chercheurs découvrent comment brasser de la morphine chez soi

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Par Thibault Prévost

Publié le

Vers des barons de la drogue DIY?

À l’annonce de cette découverte, saluée par le monde scientifique, certaines voix inquiètes ont commencé à se faire entendre. Des chercheurs du MIT et de l’université d’Alberta (Canada), contactés par l’équipe responsable de la découverte, ont publié une tribune dans Nature suggérant de mettre en place des protocoles de contrôle autour de cette levure modifiée, sans quoi la production de morphine “maison” pourrait, d’ici quelques années, devenir incontrôlable car décentralisée en une constellation de sites de production implantés localement.
Pour éviter un scénario cataclysmique qui nous transformerait tous en junkies dans la décennie qui vient, les auteurs de la tribune proposent donc quatre grandes mesures : modifier cette levure pour la rendre volontairement difficile à utiliser hors d’un laboratoire ; augmenter la sécurité et les contrôles dans les laboratoires travaillant avec ce produit ; étendre les lois interdisant la production et le commerce d’opiacés à ceux issus de ces souches modifiées ; enfin, encourager les entreprises fabriquant et vendant des séquences d’ADN modifiées à contrôler l’identité de leurs clients… surtout lorsque ceux-ci voudront se procurer la recette de la levure spéciale.
Dans tous les cas, comme l’indique l’étude, il est “peu probable que l’INCB (le régulateur international des stupéfiants) modifie radicalement les quotas actuels de production et perturbe les modèles commerciaux actuels pour s’accommoder à une production basée sur la levure“, rendant illusoire la possibilité d’une dérégulation du marché des opiacés médicaux. Quant au marché illégal, à l’heure actuelle, selon les chiffres du GINAD (le Réseau mondial d’information sur les drogues), environ 16 millions de personnes consomment de l’héroïne dans le monde.

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