On est allé au Burning. On est revenu. On a fait cet article avec les images qu’on a récupérées sur place.
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Nous sommes partis à deux au Burning Man. Malgré une lutte des classes au sein du festival ou un coût écologique exorbitant qui aurait pu gâcher l’esprit ; on n’a pas été déçus. Une semaine après, notre expérience en 23 images pour Konbini.
Lundi. Nous partons à deux, mon cousin Tristan et moi. Nous ne connaitrons pas les heures interminables d’attente avant de récupérer nos places – ce sera différent pour le retour : près de huit bonnes heures pour quitter le camp.
Il faut compter une allure de 10 kilomètres/heure pour se déplacer en voiture. C’est lent, on a le temps d’admirer le paysage désertique que nous découvrons.
Après le rite de passage des premiers venus (on se roule en sous-vêtement dans la poussière) et l’installation de notre camp, on file sur la Playa pour un premier repérage. On se retrouve au Center Camp. Le premier élément qui attire notre attention ? Une baleine géante, comme sortie de nulle part.
Il y a tellement à voir. On aimerait tout faire aujourd’hui, mais beaucoup d’œuvres ne sont pas terminées. Un organisateur nous informe que le temps a ralenti le processus des constructions. On ne peut pas entrer dans les pyramides, ni dans cette installation, baptisée The Black Rock Lighthouse Service.
Pour se déplacer sur la Playa, la plupart des gens utilisent des vélos, certains des Segway, mais il est aussi possible de sauter sur un véhicule mutant, comme celui-ci.
Nous allons jusqu’aux limites, où les camps se font rares, et rencontrons Yuval (à gauche) qui nous prête sa planche à voile le temps de faire quelques rides sur le sable. Tristan organise un cours de windsurf improvisé. Tout à fait normal.
Les personnes assises sur le container profitent d’un concert (et de la vue !) organisé pour une bar-mitsvah. On me propose de rester pour le banquet mais on a d’autres plans.
On accroche les lumières et néons sur nos sacs et costumes. Il n’y aura pas d’autres moyens de se repérer, le noir étant total. Sauf peut-être les cracheurs de feu qui performent toute la nuit.
Ne l’oublions pas : le Burning Man, c’est aussi un camping. Il est facile de retrouver son camp en suivant les rues organisées comme une horloge.
J’arrête un couple d’échassiers, ravi de se faire prendre en photo.
Avant de croiser, plus loin, un nouveau véhicule mutant. Imposant et fantastique, cette montgolfière semble sortir de l’univers de Jules Verne. À l’arrêt, c’est l’occasion de profiter de la musique.
“Climb at your own risk” clame le panneau d’avertissement devant ce phacochère de métal. Je me prête au défi. À savoir : il tourne sur lui-même.
Nous ne sommes pas au Japon, mais bien aux États-Unis, dans le désert de Black Rock City, au Nevada. Le Temple est une œuvre culte du Burning Man. On peut y laisser une photo, un objet ou simplement un mot en souvenir d’un proche disparu. Tout brûlera dimanche.
Jeudi. Des œuvres, dont la plupart sont en bois, commencent déjà à brûler. Comme celle-ci, DaVinci Virus. Après un certain temps dans le froid, le show commence. Un périmètre à été établi autour et on attend que le vent se calme pour éviter les projections de cendres.
Tristan et moi nous reposons dans un filet à une quinzaine de mètres de hauteur. Mais je redescends vite pour prendre un cliché de la fameuse sortie des cyclistes nudistes. Elle semble interminable.
Le Man ! Il est monté comme L’Homme de Vitruve de Léonard de Vinci – le thème de cette année. Un vrai campement s’est installé autour de lui, proposant plusieurs activités et expositions. Cela va des différentes inventions de Léonard de Vinci en miniature au lancer de peluche à la fronde géante.
On nous l’avait promis : les tempêtes de poussière sévissent. Nous y avons eu droit lors d’une nouvelle sortie sur la Playa. Nous aimerions nous déplacer plus vite, mais le véhicule est plein.
On peut aussi trouver ce genre de truc, de chose, d’objet tout à fait étonnant en plein milieu du désert. Vraie métaphore de l’esprit du festival, cette armoire vous permet d’échanger un objet personnel contre celui, inconnu, d’un étranger.
Quelques heures avant la fin, nous pouvons enfin entrer dans la pyramide, intitulée Catacomb of Veils et réalisée par Dan Sullivan. Par l’entrée principale ou les façades, ça grouille de gens qui cherchent à s’abriter de la tempête.
Ambiance mystique à l’intérieur. Les visiteurs sont silencieux comme dans une cathédrale.
On déambule dans les couloirs de cette structure à deux étages. Espérons que taper sur le gong ne réveillera pas les momies.
On retourne vers le centre lorsque la tempête de poussière se calme. Rare sont les lieux qui offrent un tel panorama. Il faut savoir s’adapter à l’environnement à Black Rock City, encerclé de montagnes.
Samedi. Crémation du Man. Je prends cet homme à la volée avant de m’approcher du spectacle le plus attendu. Comme lui, et les milliers d’autres festivaliers, je suis contemplatif. On peut sentir la chaleur d’ici.
Oui, on retournera au Burning Man. Si ce n’est pas l’année prochaine, ce sera celle d’après. Le problème ? Une semaine, c’est beaucoup trop court pour tout voir.
Article et images : Grégoire Bouvry