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En images : dans la folie magique du Burning Man

En images : dans la folie magique du Burning Man

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Par Louis Lepron

Publié le

Le Burning Man. Tout le monde en parle, pas grand monde y va. Pour le compte de Konbini, on a dépêché Matthieu Vautrin. Via une bonne trentaine d’images particulièrement saisissantes option commentaires, le photographe français a tenté de décrire une ambiance d’un festival pas comme les autres, connu pour ses excentricités.
Une semaine entière c’est le temps qu’il a passé là-bas. Entre un mariage improvisé, un sosie d’Heisenberg qui propose de la fausse méthamphétamine et de folles soirées bordées de journées “blanches”. Bienvenue sur la planète Burning Man.

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Dimanche soir, nous arrivons enfin à Black Rock City après 11 heures de route dont 9 heures pour faire les 100 derniers kilomètres. La première phrase qui nous est prononcée à l’entrée de la ville : “Welcome home”

Nous finissons à peine d’établir notre campement que le vent se lève sur Black Rock City. On attrape les vélos et on fonce vers la playa pour notre premier “whiteout” (jour blanc). Un burner à vélo et en combinaison blanche surgit de la tempête

En s’enfonçant un peu plus dans le brouillard blanc, nous commençons à apercevoir au loin le sommet du Totem des Confessions. Au même moment, un véhicule mutant (les seuls à pouvoir circuler sur la playa) surgit sur notre gauche

Plus loin, nous arrivons sur l’oeuvre R-Evolution, une statue haute d’une quinzaine de mètres, invitant les spectateurs à s’engager contre toutes les formes de violence faites aux femmes. “It’s time for R-Evolution”

Mon pote Matthieu, qui m’accompagne dans ce voyage, va sympathiser avec les barmans d’un véhicule mutant

Nous apercevons au loin le Temple de la Promesse, comme apparaissant de nulle part au milieu de cette fumée de poussière blanche qui lui donne un côté très mystique

Le Temple est un lieu de recueillement à Black Rock City. Les burners viennent y écrire un message à l’intention d’un proche disparu, déposer une photo ou un objet, exprimer leur tristesse, parfois leur rage.

On y ressent une très grande intensité émotionnelle. Le temple sera brûlé à la fin de l’événement dans un silence de cathédrale, parmi des milliers de personnes, afin que toutes ces pensées puissent rejoindre celles et ceux à qui elles sont destinées

Je suis à côté du temple à contempler une femme assise dans le sable qui tape un texte sur une machine à écrire, lorsque je vois passer cette fille, surréelle, comme arrivée tout droit de Tatooine.

Je la rattrape et lui demande la permission de prendre une photo d’elle, ce qu’elle accepte. Elle se nomme Ninon et vient de France également

Après une matinée passée sur la playa, nous commençons à avoir un peu soif. Nous retournons donc dans la ville pour trouver un bar. Une des règles fondamentales du Burning Man est l’exclusion de toute forme de commerce, l’argent est banni à Black Rock City et les dons y sont donc omniprésents. “Mr Handy” nous offre de quoi nous désaltérer

Nous escaladons ensuite sur la structure du bar pour admirer la ville d’en haut

Le jour tombe, les hurlements de loups résonnent dans toute la ville comme à chaque coucher de soleil. On se dirige vers la playa lorsque nous croisons une tête familière :

    – Hey, Heisenberg !
– Les gars, j’ai quelque chose pour vous.

Il nous remet à chacun un sachet de Blue Meth (la version bonbon)

En continuant sur l’Esplanade, nous arrivons par hasard à une Pink Party. Certains véhicules ont été rhabillés pour l’occasion. L’ambiance est électrique

La nuit, c’est tout Black Rock City qui s’illumine. On pourrait comparer ça à une sorte de Disneyland, puissance mille. Sur cette photo l’un de mes véhicules mutants préférés, El Pulpo Mecanico

Les combats font rage dans la cage du Thunderdome

L’installation LOVE représente les expressions de la nature humaine à travers un conflit entre un homme et une femme. Les corps adultes en métal se tournent le dos alors que leurs sentiments réels représentés par les enfants se cherchent des mains à travers les grilles.

Lorsque la nuit tombe, les enfants s’illuminent. Cette brillance symbolise la pureté et la sincérité des sentiments qui rassemblent les gens quand les temps deviennent sombres

Le lendemain, nouveau whiteout dans les allées de la playa

La nuit a été courte. Matthieu profite d’un moment où je prends des photos pour piquer un somme sur une installation

Au moment où nous quittons les lieux, j’aperçois cet homme qui médite au pied de l’arbre et cours prendre un dernier cliché

Un peu plus loin sur une autre installation, nous rencontrons Melinda, qui vient des État-Unis

Les enfants sont également les bienvenus à Black Rock City. Il est même assez difficile de déterminer un âge moyen pour les participants tant toutes les tranches d’âge sont présentes. Un fillette et son père explorent les installations artistiques de la playa

Un char déboule en trombe sur la playa. On enfourche nos vélos pour le suivre. La scène prend réellement des allures de composition artistique tellement chaque personnage présent sur le char ou autour apporte sa contribution à l’image globale qui défile sous nos yeux

Après un concert de musique classique improvisé dans le Temple, je fais la connaissance, à ses abords, d’un couple venu de Russie

En fin de journée la lumière devient magique. Un char aux allures de carrousel vient faire escale devant le Temple

Le soleil se couche sur la playa, les hurlements de loups retentissent dans Black Rock City

En entrant dans le temple à la tombée de la nuit, un homme sur ma droite s’agenouille devant sa petite amie et lui fait sa demande en mariage. Tout le monde autour retient son souffle… “She said Yes !”.

On les a tous serrés dans nos bras pour les féliciter. Puis Matthew lance : “Est-ce qu’il y a quelqu’un dans le Temple qui pourrait nous marier maintenant ?”. Quinze minutes plus tard, ils étaient mariés !

À la fin de la semaine, le Man brûle. Le couple assis devant moi profite de ce moment. Ils me tendent régulièrement leur bouteille de champagne pour célébrer l’événement

Vous pouvez suivre les aventures de Matthieu Vautrin sur son site