À moins d’une semaine du premier tour, le candidat socialiste à la présidentielle assure qu’il ne baissera pas les bras, et ce bien que plusieurs sondages le disent à la traîne dans les intentions de vote.
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“Je suis un combattant.” Dès le début de l’entretien qu’il a accordé au quotidien Libération le 14 avril dernier, Benoît Hamon donne le ton : “[…] il y aura un bulletin de vote Benoît Hamon ! La France a besoin de la gauche que je représente : sociale, écologiste, européenne et ouverte. Celle qui a apporté l’essentiel du patrimoine des droits sociaux et démocratiques de notre pays.”
Alors que plusieurs sondages lui prédise une cinquième position au premier tour de la présidentielle, et que les médias ne le considèrent même plus comme l’un des principaux candidats, Benoît Hamon ne cesse, lui, de marteler qu’il ne lâchera rien. Ainsi, celui dont plusieurs éléphants du Parti socialiste se sont désolidarisés après sa victoire à la primaire de la Belle Alliance populaire clame haut et fort :
“Honnêtement : qui va croire une seconde que la gauche française peut se reconstruire avec ceux qui ont posé comme acte fondateur, comme message à la nation, le non-respect d’un vote démocratique. Est-ce bien raisonnable de vouloir lutter contre le FN en posant cela comme acte de naissance de cette ‘résistance’ ? Nous sommes dans une crise morale. Pas seulement politique. Moi, je continue à penser que les mots ont un sens.”
Mauvais dans les débats télévisés
Benoît Hamon assume d’être “le candidat de la France métissée”, […] de la France laïque aux racines multiples […], loin des pâles figures de la déchéance de nationalité, de l’interdiction du voile à l’université et cette instrumentalisation de l’islam pendant cinq ans […]”. Il se sent renforcé, malgré ses faible scores dans les sondages, par le soutien des électeurs qui l’ont choisi lors de la primaire de la gauche et de quelques figures socialistes (dont certains anciens frondeurs comme lui) qui ne l’ont pas laissé tomber.
Dans son entretien avec Libé, le député des Yvelines en profite également pour reconnaître ne pas avoir été bon dans certains des débats télévisés de la campagne, notamment celui du 20 mars qui le confrontait à Marine Le Pen, Jean-Luc Mélenchon, Emmanuel Macron et François Fillon.
“J’ai été moins bon dans [ce] débat télévisé, j’avais probablement perdu mon influx la veille [il avait alors donné un grand meeting à Bercy, ndlr.]. J’ai aussi privilégié la démonstration sur mes propositions, de manière parfois trop académique. Peut-être ai-je oublié que nous étions ce soir-là dans ce que Guy Debord appelait «la société du spectacle»… Finalement, dans ce débat, il importait davantage de montrer en quoi le candidat avait les «bons mots» que de laisser à voir en quoi le président serait compétent.”
“Je fais une campagne qui parle à l’intelligence des citoyens […]. Je ne parle pas à des «foules», dans un rapport césariste au peuple, je parle à des citoyens, dans leur singularité.”
Au cours de l’interview où il est aussi question d’Emmanuel Macron, de Jean-Luc Mélenchon et de la chute du PS, Benoit Hamon ne perd pas non plus l’occasion de répondre à ceux qui critiquent sa mesure phare, le revenu universel :
“J’ai été accusé de vouloir préparer une ‘société du farniente’ par une partie de mes amis politiques. Mais enfin je ne veux pas ‘la fin du travail’ ! J’ai expliqué qu’il y aurait une raréfaction du travail si nous n’anticipions pas les transitions. Cela nécessite de regarder les secteurs dans lequel le travail va disparaître et imaginer les solutions dans des secteurs où le numérique bouleverse tout.”
L’intégralité de l’interview de Benoît Hamon est à lire ici.