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Beauregard : cinq ans après, la Normandie tient-elle son festival ?

Beauregard : cinq ans après, la Normandie tient-elle son festival ?

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Par Florian Bardou

Publié le

Le festival a grossi : on exploite un terrain deux fois plus important, avec de plus grosses scènes et de la vidéo, et puis des têtes d’affiche comme Pixies et Portishead qui ne coûtent pas le même prix que les artistes de la première édition.

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Le directeur de Beauregard voit également dans le succès de l’événement “la réponse à une demande”. Le tout pour un budget global qui lui aussi a été multiplié par trois : de 900 000 euros en 2009 à presque trois millions en 2013.

Des collectivités locales acquises à Beauregard ?

On n’est pas à l’abri d’une mauvaise surprise car le modèle économique reste très fragile, mais pour l’instant le taux de réservation est plus fort que l’année dernière. De mémoire, l’année dernière on a vendu 15 000 billets. Ça va très vite à cause du temps. La partie elle se gagne donc en ce moment : jour après jour.

Un festival = des retombées économiques

C’est qu’en termes économiques et sociaux, un festival de cette envergure, qui réussit à rassembler plus de 50 000 festivaliers, représente un certain intérêt. Notamment pour une ville de taille moyenne, qui plus est de banlieue, et engagée depuis le milieu des années 2000 dans d’importants travaux de rénovation urbaine (notamment de son habitat social). Paul Langeois justifie :

Un festival ça apporte énormément de retombées économiques. Ce sont des milliers d’euros réinvestis dans les entreprises locales, 200 intermittents qui travaillent pendant deux à trois semaines, en plus des restaurants qui tournent et des festivaliers qui prolongent leur séjour pour découvrir la région.

Une programmation de plus en plus ambitieuse

Pete Doherty, Gossip ou Tahiti 80 la première année ; Nick Cave & The bad seeds, The Smashing Pumpkins, The Hives, Jake Bugg ou New Order en 2013 ; Portishead, Pixies, Blondie, Damon Albarn, IAM ou Gesaffelstein cette année. Musicalement, la programmation de Beauregard se veut de plus en plus ambitieuse, mais dans le respect de l’identité que le festival caennais s’est forgé depuis cinq ans.

Dès la première édition, on a réussi à se construire une belle identité, mais là on s’affirme encore plus” analyse Paul Langeois. “On a toujours attiré de bons groupes électro, même si le festival est très pop rock avec une touche française et populaire incarnée cette année par Vanesse Paradis“.

L’idée, c’est que chacun ait sa tête d’affiche par soir. J’aime bien ce côté où on va tout mélanger mais que ça fonctionne quand même.

Le directeur/programmateur renchérit : “Et puis le but du jeu, c’est aussi d’attirer des groupes qui ne seraient pas venus autrement que dans le cadre d’un festival“. Car la Normandie, en termes de musiques actuelles – et mis à part le Nördik Impact fin octobre – reste moins bien dotée en concerts que la Bretagne qui compte à elle seule trois à cinq des plus prestigieux festivals français : les Vieilles Charrues (Carhaix), la Route du Rock (Saint-Malo), les Trans Musicales (Rennes), Art Rock (Saint-Brieuc) ou encore le Hellfest (Clisson).
Beauregard est-il en train de changer la donne ? Difficile à dire, mais ce qui est sûr c’est que l’événement participe au rayonnement culturel d’une région réputée moins festive que sa rivale bretonne. De quoi galvaniser une jeune scène musicale caennaise (et normande) en pleine ébullition.
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