Le flou divertissant
Les survivalistes ou comme on les appelle aux Etats-Unis les “prepared”, se préparent au pire en investissant les sous-terrains de leur maison à coup de boites de conserves et nourritures déshydratées. Ces gens-là font le bonheur des émissions TV et des journalistes qui vont à Bugarach dans l’espoir de rencontrer ces illuminés que craint le maire de la ville. Ces gens qui redoutent plus ou moins la catastrophe voient leurs frayeurs confirmées par les médias. Pas plus tard que mardi soir, M6 diffusait sa spéciale fin du monde sur fond de musique hollywoodienne et scénario catastrophe. Bugarach c‘est d’abord du bon beurre. Pour ceux qui y croient mais surtout pour les médias. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir les moyens de démonter ces théories.
Pour éviter les drames le 21 décembre 2012 : CNRS et la NASA sont venus à la rescousse
On se base sur le calendrier Maya ? Pour apaiser les craintes, le CNRS a diffusé une vidéo pour remettre à sa juste place le mythe des Mayas et expliquer ce fameux calendrier qui n’annoncerait pas la fin du monde mais la fin d’un cycle. Une considération plus spirituelle que terrestre :
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Mais ce serait beaucoup moins drôle de relayer cette vidéo avec autant de ferveur que les papiers sur l’absurdité de la légende Bugarach…
D’autres craignent que la Terre explose au passage de la planète Nibiru. Une théorie qui remonte aux Sumériens. Ces derniers auraient découvert cette planète inconnue dans le système solaire et d’après leurs calculs, Nibiru devait entrer en collision avec la Terre en 2003. Et puis finalement, c’est en 2012… Là aussi, La Nasa a diffusé la semaine dernière une vidéo explicative version post-apocalypse intitulée : Why the World Didn’t End yesterday ?
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Et si on manquait juste de spiritualité ?
De quoi rassurer les craintifs…en théorie. Parce que bien entendu, “il peut toujours se passer quelque chose”. “On ne sait jamais”. C’est le propre de la spiritualité que de considérer ce qui peut dépasser l’homme et sa Raison. Quid des crop circles , des codes des livres religieux soi-disant capables de prévoir le futur ? Qu’en est-il exactement des OVNI ? Qui peut dire de façon certaine que la réalité humaine est la seule existante au milieu de ces contrées infinies ? Ces mystères forcent l’interrogation des croyants comme des scientifiques. Et si l’Homme en avait besoin pour s’extraire de la logique implacable de ce qui l’entoure ? Pour croire encore à l’impossible ? Une connexion spirituelle comme une autre…
“Le XXIème siècle sera spirituel ou ne le sera pas” – Cette phrase que l’on attribue à tort à André Malraux est en fait une déformation du journaliste qui l’a interviewé. Ce qu’avait dit Malraux était que “la tâche du prochain siècle était de réintégrer les dieux. ” Mais la première phrase passait beaucoup mieux. Une emphase journalistique que l’on retrouve aujourd’hui puissance dix et qui n’a fait que s’accroître avec le web. Bugarach divertit le public et les journalistes. L’idôlatrie du buzz généré par ceux qui craignent la fin du monde. Les plus extrêmes sont les meilleurs comme cette homophobe dont on imagine la présence à Bugarach le 21 décembre :
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“Oulalaa c’est la décadence. La colère de dieu va s’abattre sur la France “. Ce n’est pas ce que les hommes craignaient déjà dans les temps Anciens ? Rien n’est vraiment nouveau. Tout se répète. Un commencement sans fin !
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