Amazon et Monoprix scellent une alliance inédite

Amazon et Monoprix scellent une alliance inédite

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Par Pierre Schneidermann

Publié le

5 000 à 10 000 produits de Monoprix vont être livrés par Amazon Prime Now.

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Ces noces entre deux géants, l’un français et leader de la distribution alimentaire (groupe Casino), l’autre américain et champion de la livraison, ont été commentées par la presse spécialisée, d’habitude si prompte à gloser sur la Silicon Valley et si peu bavarde sur notre “start-up nation”. C’est dire l’importance de la chose.

Dans un communiqué de presse daté du 26 mars dernier, les jeunes amoureux précisent la nature de leur union (très intéressée, comme l’on s’en doutait) :

“Amazon et Monoprix annoncent aujourd’hui un partenariat commercial visant à proposer les produits alimentaires de Monoprix aux clients du service Amazon Prime Now à Paris et dans sa proche banlieue cette année. Les produits alimentaires Monoprix seront disponibles sur l’application et sur le site Amazon Prime Now au travers d’une boutique virtuelle dédiée.”

Prime Now est un service de livraison ultrarapide proposé par Amazon dans une quarantaine de villes dans le monde. Des milliers de produits sont livrés dans un délai d’une à deux heures, les frais de livraison allant de la gratuité (à partir de 40 euros d’achat) à 7,90 euros.

Les clients de Monoprix pourront donc se faire livrer des milliers de produits – entre 5 000 et 10 000 – à partir du second semestre 2018. Ce qui est en parfaite cohérence avec la stratégie omnicanale (moyens de distribution diversifiés) de l’enseigne :

“Monoprix accentue encore sa différenciation et ancre sa position unique de leader omnicanal de centre-ville. Monoprix disposera ainsi du dispositif le plus complet de livraison alimentaire dans Paris.”

La rencontre aura tardé. Le Monde rappelle qu’Amazon avait tâtonné pendant un an avant de trouver son partenaire food idéal. Enfin, l’un de ses partenaires, car Amazon est polygame : hors France, Amazon s’est déjà acoquiné avec Dia en Espagne, en septembre 2016, et avec Morrisons au Royaume-Uni, en février 2016.

Reste à voir si les consommateurs valideront cette union. En janvier dernier, on apprenait qu’Amazon n’était plus l’enseigne préférée des Français dans la catégorie achats en ligne. Et il y a deux ans, la défiance était montée d’un cran puisque la Mairie de Paris avait ouvertement critiqué le système Prime Now, jugé “déstabilisant” pour les commerces de la ville, dans un communiqué. Ce mariage clinquant saura certainement raviver les doléances des irréductibles Gaulois.