Allons-nous tous coucher avec des robots dans le futur ?

Allons-nous tous coucher avec des robots dans le futur ?

Il est temps de commencer à y penser sérieusement…

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Les comics, le cinéma et la télévision regorgent de récits où les robots deviennent des partenaires romantiques ou sexuels pour les humains. Qu’il s’agisse du grand 2046 de Wong Kar-waï, de la BD Sky Doll ou plus récemment, de la nouvelle série à gros budget, Westworld. Dès le premier épisode diffusé le 2 octobre sur HBO, on découvre les pulsions que suscitent les robots chez les humains (aussi bien en matière de violence que de sexe).

Les robots seraient-ils un fantasme pour l’espèce humaine ? Beaucoup sont en tout cas déterminés à fabriquer des androïdes pour notre plaisir. La compagnie américaine RealDoll est ainsi en train de construire des sex robots intelligents. Dans une vidéo réalisée par le New York Times, on peut entendre le modèle Denise répondre à la question : “À quoi rêves-tu ?”

“J’ai plusieurs rêves, je rêve de devenir une vraie personne, avec un vrai corps, et de connaître la signification de l’amour. J’espère devenir le premier sex robot.”

Alors que certains suggèrent que cette nouvelle révolution sexuelle pourrait diminuer le nombre de divorces, avoir des relations sexuelles avec une machine dotée d’une conscience pose des problèmes éthiques sérieux. La docteure Kathleen Richardson, chercheuse en robotique à l’université de Montfort, à Leicester, veut interdire la fabrication de sex robots, parce que coucher avec eux serait “moralement dangereux.

L’avènement de la “robophilie”

Ce n’est pas la première fois qu’un universitaire s’intéresse à la “robosexualité”, mais la Dr. Richardson est l’opposante la plus fervente au concept :

“Quand j’ai commencé à étudier la question, j’ai d’abord pensé que c’était sans danger et que ces robots pourraient réduire la demande pour des vrais femmes et enfants. Mais en explorant le sujet en profondeur j’ai compris que c’est tout l’inverse. Plutôt que de réduire l’objectification des femmes, des enfants, des transgenres et même des hommes, ces robots vont la renforcer.”

La docteure Helen Driscoll, une ponte de la psychologie du sexe et des relations amoureuses, pense qu’avec les progrès de la technologie, la “robophilie” sera bientôt la norme :

“Alors que la réalité virtuelle devient de plus en plus réaliste et immersive, elle peut imiter et même améliorer l’expérience sexuelle. Il est donc concevable que certaines personnes en viennent à préférer cela à une relation sexuelle avec un être humain imparfait.”

Au Japon, les industriels de la robotique semblent faire des avancées majeures à un rythme effréné. Dans le même temps, le marché des poupées érotiques explose. Fabriquées en silicone, leurs articulations sont flexibles et elles peuvent être fabriquées sur mesure.

Si ces poupées ne sont pas encore automatisées, les experts prédisent que cela pourrait être le cas dès 2017. Si cette idée a plutôt tendance à vous plaire, ne culpabilisez pas. David Levy, expert américain en futurologie et auteur du livre Love and Sex with Robots, explique que si être aimé par un robot peut sembler étrange aujourd’hui, cela sera bientôt tout aussi banal que l’amour humain. Si, au contraire, le concept vous rebute, vous serez sans doute intéressés par le travail du docteur Masahiro Mori, qui décrit ce rejet comme parfaitement naturel.

Mais qu’on les aime ou pas, de toute façon, les robots arrivent. Qu’il s’agisse de faux patients pour que les apprentis dentistes puissent s’exercer…

… ou de prototypes comme “Asuna”, le robot à l’effigie d’une adolescente de 15 ans au réalisme stupéfiant. Même si elle n’a pas été créée à des fins érotiques, elle donne un aperçu de ce que va être le futur de la poupée gonflable. Du moins les produits au profil féminin. Parce que personne n’a encore présenté de modèles masculins pour le moment (à part Jude Law dans A.I. : Intelligence artificielle, mais ça ne compte pas vraiment).

Traduit de l’anglais par Sophie Janinet