Petit guide de survie pour interpréter les émojis des utilisateurs de Grindr

Publié le par Pauline Ferrari,

L'utilisation des émojis sur Grindr est très particulière, focus sur leur signification.

A voir aussi sur Konbini

Leader mondial des applications de rencontre pour hommes gays ou bi avec plus de 27 millions d’utilisateurs, Grindr permet à ses utilisateurs de dialoguer avec les profils se trouvant dans un secteur géographique proche : quelques photos (parfois dénudées), un pseudo et une biographie courte qui ressemble bien souvent à un rébus.

Publicité

Si l’utilisation des émojis n’est pas spécifique à Grindr, l’application possède son langage propre, comme nous le confie David, un utilisateur : “quand tu es novice ou que tu y es totalement extérieur, ça paraît être une autre langue, c’est sûr.” 

Publicité

L’utilisation des émojis sur Grindr, au même titre que les photos ou les gifs permet de s’exprimer plus facilement ; mais également d’indiquer aux autres ce qu’ils recherchent.

C’est pas quelque chose qu’on envoie en général [les émojis NDLR], c’est plus quelque chose qu’on met sur les profils ou dans les pseudos pour indiquer ce qu’on aime et/ou qui on est“, indique David. “Ça facilite le tri surtout, puisque sur Grindr tu peux parler à n’importe qui, il n’y a pas ce filtre de match comme sur Tinder. Il vaut donc mieux savoir ce qu’on recherche quand on va dessus”, explique-t-il. 

Publicité

Dis-moi ton émoji, je te dirai qui tu es

Grâce à David, mais également à l’article très complet du site de tendances oMister, nous avons réussi à monter un semblant de lexique – non exhaustif bien sûr. 

⬆️ : Je suis Top/Actif

Publicité

⬇️ : Je suis Bottom/Passif 

?: Je pratique des relations tarifées 

? (parfois agrémenté de XL ou XXL) : Je suis bien gâté par la nature et je veux le faire savoir 

Publicité

?+ ? : Je suis chaud

? ou 4️2️0️ : Je fume du cannabis 

? ou ? : Je consomme d’autres drogues que le cannabis 

Publicité

☢️ : Je suis séropositif

? : Je suis un “bear” (une catégorie qui correspond aux hommes poilus et relativement baraqués) 

???? : Pas de photos, je te parle pas

?? : Pas de mecs “efféminés”

? : J’ai des pratiques “kinky” ou “cochonnes”

? : Nous sommes 2/en couple : nous cherchons une 3e personne 

? ou ✊?: Je pratique le fist 

Personne ne va écrire : “J’ai un gros pénis”

Pour David, les émojis permettent de faire passer des choses que le langage verbal ne permettrait pas. Personne ne va écrire : ‘j’ai un gros pénis’, les mecs vont mettre émoji aubergine et/ou XL voire XXL. Comme personne ne va écrire ‘je suis escort’ ou ‘je pratique le chemsex’ [le sexe sous stupéfiants, NDLR] mais émoji diamant/émoji seringue.”

Les émojis sont aussi utilisés pour tenir des propos discriminants : le racisme sexuel, la transphobie ou la grossophobie passent aussi par les émojis utilisés. Par exemple, le “no fem“, en référence aux hommes gays dits “efféminés”, a son propre émoji. 

Mais trop d’émojis tue-t-il l’émoji ? C’est l’avis de David, qui a quant à lui détourné ce langage : “j’avoue un jour avoir un peu twisté le truc en mettant des flèches dans tous les sens, parce que j’en avais marre qu’on me demande : ‘t’es actif ou passif ?’.” Néanmoins, l’engouement est tel que Grindr a lancé en 2017 son propre clavier d’émojis, baptisé “gaymojis”.