Finalement, Love est interdit aux moins de 18 ans

Publié le par Louis Lepron,

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Love, le dernier film de Gaspar Noé, a finalement écopé d’une interdiction aux moins de 18 ans. Trois semaines après sa sortie. Un sort qui rappelle celui de Saw 3D.
L’image est cinglante. Avec une police en orange sur un fond rougeâtre, Vincent Maraval semble être en colère. On peut lire :

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En France, aimer est maintenant interdit aux moins de 18 ans.

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En référence à Love, le fondateur de Wild Bunch annonce que le dernier film de Gaspar Noé, une histoire d’amour avec une flopée de scènes de sexe, est désormais interdit aux mineurs. Le 15 juillet dernier, lorsque qu’il sort dans les salles françaises, le film échappe à la guillotine, s’en tirant avec une interdiction aux moins de 16 ans, soumise par la Commission des oeuvres cinématographiques (CNC).

À lire -> Non, Love n’est pas qu’un film de cul

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C’était sans compter sur le tribunal administratif, qui a, selon Vincent Maraval, suspendu le visa d’exploitation du film, comme il l’explique sur Twitter :

La décision est maintenant dans les mains du Conseil d’État. On devrait en savoir plus sur la France très bientôt.


Le producteur n’hésite pas à s’en prendre à Patrice André, avocat d’extrême-droite connu aussi sous le nom d’André Bonnet, et président de Promouvoir, une association connue pour être habituée à s’opposer à des visas délivrés aux films par le CNC :

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Patrice André est donc l’homme qui decide aujourd hui de la classification des films.

“Protéger les mineurs” selon Patrice André

Patrice André ne s’est pas seulement fait connaître pour ses positions contre Tomboy“un film pervers”, mais surtout pour s’être battu pour que Baise-moi ou Nymphomaniac vol.1 voient leur visa d’exploitation être retirés. En juin 2015, cinq ans après sa sortie dans les salles obscures en France, Saw 3D connaît le même sort, fruit d’un acharnement et symbole d’une asso qui n’en démord pas.
Voyez plutôt :

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  • Décembre 2011 : le tribunal administratif rejette la demande de Promouvoir qui fait appel ;
  • Juillet 2013 : l’asso est déboutée par la cour administrative d’appel de Paris. Conséquence : Promouvoir se pourvoit en cassation devant le Conseil d’État ;
  • 1er juin 2015 : le Conseil d’État annule le visa d’exploitation de Saw 3D.

Dans une interview parue en juillet dernier sur Première, le cofondateur et avocat Promouvoir expliquait son objectif :

Son objet est, en résumé, de défendre la dignité de la personne humaine et de protéger les mineurs, à travers la “promotion des valeurs judéo-chrétiennes”, d’où son nom.

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Patrice André poursuit :

Pourquoi les producteurs de ces films aujourd’hui en débat veulent-ils absolument montrer des scènes destructrices aux plus jeunes ? […] Si le sujet d’un film est adulte, et qu’il est tourné pour des adultes, avec des scènes à l’égard desquelles seuls des adultes peuvent adopter la distanciation nécessaire, il doit faire une carrière en accord avec ce choix initial.

Et s’il avait pu s’en prendre à Mad Max : Fury Road, sorti en mai dernier, il l’aurait fait :

Pour prendre un exemple récent […], le film de George Miller Mad Max : Fury Road est excellent dans son genre, mais il n’aurait jamais dû être autorisé tous publics avec un simple avertissement ! Je ne sais si je serai mandaté pour ce film, mais c’est une illustration de l’irresponsabilité grave de la Commission, laquelle (autre cas récent) a failli à une ou deux voix près proposer “tous publics” pour 50 nuances de Grey.