Les meilleurs films de 2021 selon la rédaction de Konbini

Publié le par Arthur Cios,

Accrochez-vous : y a du beau monde.

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Avec ces embouteillages de sortie et une programmation ultra-chargée dans les festivals, 2021 a été une année indigeste pour le cinéma et la reprise de l’industrie. Si quelques cinéphiles boulimiques ont frôlé l’occlusion intestinale, d’autres se réjouissent de rendre enfin les armes pour achever les traditionnels tops de fin d’année. Sortez le pop-corn, voici le bilan 2021 de la rédaction Konbini, avec des classements issus autant des journalistes ciné que des services musique, art et séries.

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Commençons déjà par le classement final des classements individuels :

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1. Julie (en 12 chapitres)
2. Dune  
3. Pleasure  
4. Titane  
5. Nomadland  
6. Les Magnétiques   
7. The Nightingale  
8. Serre moi fort 
9. Promising Young Woman 
10. L’Événement 

Arthur Cios

2021 a été une année bâtarde, comprenant énormément de pépites prévues pour l’année précédente, mais repoussées du fait de la pandémie, en plus des sorties de l’année. Une double dose de films, qui aurait pu nous amener à l’indigestion, si la qualité n’avait pas été de mise.

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2021, ce fut tout d’abord un Cannes hors du commun. Un festival qui nous a fait découvrir la future grande Renate Reinsve chez Joachim Trier (Julie en 12 Chapitres), a confirmé que Julia Ducournau est une cinéaste qui va compter dans l’histoire du cinéma hexagonal (Titane), a signé le retour tant attendu de Leos Carax dans la grâce des Sparks (Annette) ou encore la claque surprise d’Arthur Harari, cinéaste français parti faire un tour du côté du Japon (Onoda). Notons aussi que, cocorico, du côté de Venise aussi, les Françaises ont brillé avec l’indispensable nouveau film d’Audrey Diwan (L’Événement).

2021, ce fut aussi l’année du retour de grands noms, au sommet de leur art. On pense ici bien sûr à Jane Campion, après 13 ans d’absence, avec un antiwestern d’une intelligence rare et à la beauté plastique à s’en décrocher la mâchoire (The Power of the Dog) ; mais aussi l’immense Ridley Scott qui, à 84 ans, continue de donner des leçons de mise en scène, de cinéma mais aussi de féminisme avec un grand film médiéval (Le Dernier Duel). Moins culte, mais tout aussi grand, Denis Villeneuve continue sa filmographie parfaite et sans faute avec le blockbuster le plus casse-gueule de l’année mais aussi le plus réussi (Dune).

Mais plus que tout, 2021 a été l’année d’un cinéma en musique. Même si vous ne trouverez pas ici West Side Story, In the Heights ou consorts, certaines comédies musicales ont su faire mouche et nous briser le cœur – alors même que ce genre me laisse de marbre habituellement. Carax en premier lieu, mais aussi Lin-Manuel Miranda qui a transformé Andrew Garfield en Jonathan Larson, et qui, en voulant conter l’histoire d’un compositeur, a su nous parler mieux que quiconque, nous interroger sur le temps qui passe (Tick, Tick… Boom!).

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2021 fut donc une sacrée bonne année de cinéphile. Personne ne pourra le remettre en cause.

1. Dune
2. The Power of the Dog
3. Le Dernier Duel
4. Julie (en 12 chapitres)
5. The Nightingale
6. Titane
7. Tick, Tick… Boom!
8. Annette
9. Onoda
10. L’Événement

Mention Spéciale : Lovers Rock, Bo Burnham: Inside et David Byrne’s American Utopia

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Lucille Bion

Sous le soleil de juillet, l’éprouvant mais riche festival de Cannes s’est définitivement imposé comme LE temps fort de 2021 en dégainant ses plus belles perles. Parmi elles ? Julie (en 12 chapitres). Joachim Trier signe un crève-cœur dans l’ère du temps en se moquant gentiment de notre époque empêtrée dans les réseaux sociaux et le politiquement correct. Si cette attachante Julie a permis à Renate Reinsve d’obtenir un prix d’interprétation au festival de Cannes, elle rappelle surtout combien le cinéma a besoin de renouveler ses personnages féminins.

Une brèche qui a notamment été ouverte par Promising Young Woman en début d’année. En titubant faussement la nuit à la recherche de prédateurs pour leur foutre une bonne raclée, Carey Mulligan s’est imposée comme une héroïne primordiale pour le cinéma cette année, tendant un miroir à une industrie en plein déni. Cette nouvelle typologie de rôles féminins a également été soulignée par Nomadland et Les Intranquilles, révélant respectivement Frances McDormand et Leïla Bekhti dans d’autres combats intimes.

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Si 2021 prouve que de nouvelles histoires sont possibles pour les femmes, que la masculinité peut-être vulnérable (Un endroit comme un autre), que la communauté asiatique a aussi son histoire à raconter (Minari), le cinéma français a lui aussi abattu ses nouvelles cartes. D’un ambitieux et maîtrisé Illusions perdues à l’effroyable La Nuée, le film d’époque et le film de genre trouvent un nouveau souffle dans l’Hexagone pour dénoncer un système médiatique branlant et une catastrophe écologique imminente. Ce nouveau cycle cinématographique peut aussi se lire comme un nouveau champ des possibles : Daniel Brühl est passé derrière la caméra avec brio (Next Door) et Denis Villeneuve a réussi l’impossible en adaptant Dune le temps d’un grand moment de cinéma.

1. Julie (en 12 chapitres)
2. Promising Young Woman
3. Illusions perdues
4. Minari
5. Nomadland
6. Dune
7. La Nuée
8. Un endroit comme un autre
9. Next Door
10. Les Intranquilles

Donnia Ghezlane-Lala

2021 m’a fait l’effet d’une douloureuse étreinte. Celle, d’abord, d’une fille qui cache à sa mère son avortement clandestin (L’Événement). Celle, ensuite, de deux ami·e·s de fortune que tout oppose, dans un train pour Mourmansk (Compartiment N°6). Celle d’un amoureux fou qui écoute du rock allemand et qui se laisse surprendre par une voix féminine (Les Magnétiques).

Celle d’une nomade fuyante qui ne fait que des adieux sur la route de son propre voyage (Nomadland). Celle d’une femme endeuillée et ses souvenirs fantomatiques, coincée dans l’espace et le temps (Serre moi fort). Celle d’une jeune femme à un carrefour de sa vie, qui se déconstruit, quitte un petit ami et rompt avec ce qu’on attend d’elle à chaque chapitre (Julie (en 12 chapitres)). Celle d’un trentenaire cajolant ses angoisses, sa solitude et ses synthés (Bo Burnham: Inside).

Celle d’une grand-mère qui sème des graines de minari près d’une rivière fertile. Celle d’une performeuse victime de la violence masculine (Pleasure). Et celle, pour finir, d’un adolescent loup-garou vivant ses premiers émois lors d’un slow au bal de son lycée (Teddy). Mais le plus important, c’est que, pour chacun de ces films, la lumière finissait par entrer.

1. L’Événement
2. Compartiment N°6
3. Les Magnétiques
4. Nomadland
5. Serre moi fort
6. Julie (en 12 chapitres)
7. Bo Burnham: Inside 
8. Minari
9. Pleasure
10. Teddy

Louis Lepron

2021 aura été l’année des choix. Des choix face à une avalanche de films qui ont joué des coudes après les fermetures des salles ; des films qui se sont notamment retrouvés côte à côte pendant une édition du festival de Cannes qui aura rassemblé le meilleur du septième art ; des films trop grands, trop imposants, pour les petits écrans de plateformes dans lesquels ils étaient coincés. Mais qu’importe.

2021 aura aussi été l’année des paradoxes, d’un blockbuster immense (Dune), chose désormais extraordinaire, à un film d’auteur brillant (Nomadland), réalisé par Chloé Zhao, sortant quelques semaines avant son passage au cœur de l’industrie des superhéros (Les Éternels).

Mais 2021 aura surtout été l’année de destins de femmes : celle de The Nightingale, un film dantesque de l’Australienne Jennifer Kent ; celle de Julie (Renate Reinsve) par Joachim Trier, celle de Clarisse (Vicky Krieps) dans Serre moi fort dont le magnifique scénario peut se résumer par un “Ça semble être l’histoire d’une femme qui s’en va” ; celle de la furie qu’est Alexia (Agathe Rousselle) dans Titane, celle de Marie qui est au cœur des intrications scénaristiques de Malcolm et celle, évidemment, de Fern (Frances McDormand) dans les paysages grandioses d’un Ouest américain qu’on pensait révolu (Nomadland).

Au milieu de ces corrélations, trois films se différencient : le premier car il incarne le retour de Paul Schrader à son sommet (The Card Counter), le deuxième parce qu’il nous emmène à des sommets qui touchent à l’inaccessible (Le Sommet des dieux), le dernier, dents blanches de sortie, parce qu’il vient mettre ses griffes dans une industrie cinématographique avide de tout (The Beta Test)

Finalement, ces 10 histoires résonnent en nous parce qu’elles racontent les crises d’identité d’autant de personnages : un prince à qui on a promis un royaume, une femme qui s’enquiert d’une vengeance sanglante, une autre perdue dans ses souvenirs, un homme dont la vie n’a de sens que dans des conditions mortifères, une employée qui décide de prendre le large, un couple qui remet tout à plat, un homme face à ses vices, un autre qui pensait les avoir laissées derrière lui.

1. The Nightingale
2. Dune
3. Serre moi fort
4. Le Sommet des dieux
5. Julie (en 12 chapitres)
6. Titane
7. The Card Counter
8. Malcolm & Marie
9. The Beta Test
10. Nomadland

Manon Marcillat

On finit l’année 2021 en demi-teinte. Si la qualité cinématographique fut au rendez-vous, notamment du côté du cinéma français, dont le renouveau a notamment été incarné par le fantastique La Nuée, une importante bousculade de sorties due au Covid-19 a fait défiler les films à toute vitesse en salles, empêchant les spectateurs de profiter de la richesse de l’offre. Regrettable, car, cette année, les femmes ont pris la parole haut et fort et ont (enfin) été récompensées, devant et derrière la caméra.

Chloé Zhao fut la deuxième femme de l’histoire à recevoir l’Oscar de la meilleure réalisation pour son délicat Nomadland, hymne à la gloire de hippies modernes, qui est venu clore une avalanche de récompenses. Devant sa caméra, c’est Frances McDormand qui a reçu l’Oscar de la meilleure actrice pour une prestation qui jouait avec les frontières de la réalité et qui a confirmé son statut de parfaite antimuse.

Si on ne cite pas l’ovniesque Titane de Julia Ducournau, récipiendaire de la Palme d’Or à Cannes cette année ou le puissant Événement d’Audrey Diwan qui a raflé le Lion d’Or à Venise, nous ne pouvions cependant passer à côté des prises de parole radicales de Pleasure et Promising Young Woman.

La suédoise Ninja Thyberg fut la première femme à poser son regard de cinéma sur l’industrie du porno et ça donne Pleasure, un film éprouvant et sans concession qui sonde ce monde opaque, sans manichéisme aucun. Tout aussi radicale, la Britannique Emerald Fennell nous a proposé un long-métrage déroutant et osé, récompensé par l’Oscar du meilleur scénario original, qui appuie là où ça fait mal. Avec Promising Young Woman, elle s’est attaquée au “pire cauchemar des mecs”.

Outre ces cris du cœur féminins nécessaires, d’autres formes de masculinité sont venues réenchanter nos écrans, comme Philippe, cadet maladroit d’une fratrie ambiguë et passionnée, incarné par le délicat Thimotée Robart, dans Les Magnétiques, sur fond de radio pirate, d’amour et de rock’n’roll. D’autres ont également fait fonctionner nos zygomatiques à plein régime, comme l’improbable duo d’À l’abordage de Guillaume Brac, qui a suivi les tribulations estivales de Félix, Chérif et Édouard, leur chauffeur BlaBlaCar fils à maman, entre virées au parc aquatique, glaces à l’eau et soirées karaoké, devant lesquelles on a ri. Beaucoup.

Enfin le cinéma s’est penché sur les questionnements des trentenaires d’hier et d’aujourd’hui dans Les Olympiades qui a signé le renouveau de Jacques Audiard, Tick, Tick… Boom! où Andrew Garfield a réjoui nos yeux et nos oreilles dans un biopic musical qui rend hommage à l’auteur-compositeur de génie Jonathan Larson et, surtout, dans Julie (en 12 chapitres) qui nous a procuré notre plus grosse émotion de cinéma de l’année grâce à sa lumière, sa mélancolie et le miroir qu’il a tendu à toute une génération de femmes (et d’hommes).

1. Julie (en 12 chapitres)
2. À l’abordage
3. Les Magnétiques 
4. La Nuée
5. Pleasure
6. Promising Young Woman
7. Les Olympiades
8. Tick, Tick,… Boom!
9. Nomadland
10. Milla

Aurélien Chapuis (sans classement)

Les Mitchell contre les machines
One Night in Miami

Malcolm & Marie
Le Dernier Duel
The Power of The Dog
La Grande Traversée
Luca
The Dig
Summer of Soul
Boss Level

Adrien Delage 

1. Pleasure
2. Dune
3. Les Magnétiques
4. Suprêmes
5. Boîte Noire
6. Last Night in Soho
7. Titane
8. Bac Nord
9. Le Dernier Duel 
10. Candyman

Paul Jobard

1. Julie (en 12 chapitres)
2. The Father
3. La Loi de Téhéran
4. Dune
5. Titane
6. Une vie démente
7. The French Dispatch
8. Pleasure
9. Supernova
10. Stillwater